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La menace de l’abstention plane toujours sur le scrutin

La Provence – 25/02/2010

Selon un sondage de l'Ifop, 46% des électeurs ont l'intention de s'abstenir de voter le 14 mars. Photo archives Cyril Sollier

Voteront ? Voteront pas ? La question se pose sérieusement à trois semaines du premier tour. Un sondage Ifop démontre que 46% des électeurs ont l’intention de s’abstenir de voter le 14 mars. Ceux-ci seraient jeunes et appartiendraient aux catégories populaires.

Comment les états-majors intègrent-ils cette « menace » de désertion ? Le sujet est pris très au sérieux à l’UMP. « L’une des clés de l’élection repose sur notre capacité à mobiliser, affirme Bernard Deflesselles, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône. Notre priorité est de mobiliser notre électorat, donc de l’inciter à aller voter. C’est le message que nous faisons passer partout, y compris dans nos meetings. » Au MoDem, Christophe Madrolle, directeur de campagne de la chef de file Catherine Levraud, estime que « si l’abstention est élevée, c’est que les candidats ont mal fait leur travail ». Et avoue assumer sa part de responsabilité dans l’affaire. « Je me sens co-responsable« , insiste-t-il. Pour conclure que « l’abstention fait mal aux démocrates et favorise toujours le FN. » Même inquiétude chez Europe écologie où la candidate régionale Laurence Vichnievsky confie que « l’abstention est ce qui m’inquiète le plus. À chaque fois que j’oublie de marteler le message d’aller voter, je m’en veux ».

Dans le camp socialiste, même si les sondages sont favorables au président PS sortant, on se méfie d’en tirer des conclusions trop hâtives. Considérer que l’élection est pliée d’avance, c’est risquer de dissuader des électeurs d’aller voter. « Une élection n’est jamais gagnée d’avance », rappelait Patrick Mennucci, directeur de campagne de Michel Vauzelle devant ses militants lors d’une récente réunion publique. « On remarquera que le gouvernement ne fait aucune propagande pour lutter contre l’abstention, commente pour sa part Michel Vauzelle. Je pense qu’il est conscient que la cote de popularité du président de la République est faible et risque de provoquer le vote des mécontents ». En anticipant sur des sondages favorables dans la plupart des régions au PS, le risque est grand de voir une partie de l’électorat bouder les urnes au plan national. Ce qui est de nature à redonner un peu d’espoir à l’UMP. « Si le PS dit qu’il raflera toutes les régions, c’est le moment ou jamais de remobiliser le nôtre, nous n’avons plus rien à perdre », se réjouit Bernard Deflesselles.

Le débat sur l’identité, la burqa ou la réforme des collectivités locales va-t-il inciter les électeurs à réagir ? Ou au contraire les pousser à aller à la pêche ? La campagne est loin d’être terminée. Chaque voix compte. Les états-majors tentent de faire passer le message.

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Lors du précédent scrutin de 2004, en Paca, on avait observé 38%d’abstention au premier tour des régionales et un taux sensiblement moins élevé au deuxième (34%). Au plan national, l’abstention avait atteint 39% pour le même scrutin en 2004. La baisse de l’abstention au deuxième tour avait été interprétée, à l’époque, comme un premier message fort adressé au gouvernement, ces élections intervenant deux ans après l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République.

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