Région : Michel Vauzelle dévoile son état-major

La Provence – 10/04/2010

Quatorze délégations ont été distribuées hier

Avec la culture, Patrick Mennucci dispose d'un balcon sur Marseille.

Avec la culture, Patrick Mennucci dispose d'un balcon sur Marseille. Ph.P.N.

Trois semaines après avoir été réélu à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le socialiste Michel Vauzelle a dévoilé, hier, les délégations qui incomberont à ses quatorzevice-présidents. Quatorze, en attendant le quinzième, Jean-Marc Coppola, ex-tête de liste Front de gauche qui devrait entrer dans l’hémicycle lors de la prochaine session, le 29 avril. Deux vice-présidences ont été promises à l’allié du PS et une seule pour l’heure est pourvue, celle de Nathalie Lefebvre, qui s’occupera des services publics.

Jean-Marc Coppola pourrait-il avoir la charge des lycées, pour l’heure non attribuée? L’autre partenaire, Europe écologie, dont le score électoral était plus important à l’issue du premier tour (10,9% contre 6,1% au Front de gauche), glane quatrevice-présidences et une délégation particulièrement sensible:les transports. C’est Jean-Yves Petit, élu Verts à Gémenos, qui hérite du poste.

« On souhaitait en priorité les transports. C’est là qu’on pourra mettre en application un certain nombre de nos propositions, explique-t-il. On avait conscience de la difficulté de la tâche, l’objectif numéro un étant que les gens reprennent confiance dans leurs TER. En termes de fiabilité et de régularité déjà. »Les écologistes seront en terrain moins mouvant avec le « Développement soutenable, énergie et climat » qui revient à Annick Delhaye ou la délégation « Santé et alimentation » proposée à Anne-Marie Hautant. Ils devront aussi se concentrer sur le logement, délégué à André Aschiéri. Pour le reste, Michel Vauzelle a récompensé ses fidèles socialistes.

À commencer par Patrick Mennucci, unique vice-président marseillais. À l’ex-directeur de campagne échoient la culture, le patrimoine culturel et le tourisme. « Tout ce qui fait l’attractivité de la région », remarque celui qui dispose d’un balcon politique sur la capitale européenne de la culture 2013 et d’une jolie vue sur Marseille. Les occasions de marquer le territoire vont se multiplier pour le maire de secteur. Le Niçois Patrick Allemand garde, lui, la première vice-présidence de la Région et est chargé des relations internationales.

Le Vauclusien Jean-Louis Joseph jonglera entre finances et agriculture. Le maire de Forcalquier Christophe Castaner qui s’occupait des programmes de campagne aura fort à faire avec l’emploi, le développement économique régional, l’enseignement supérieur et la recherche. Tout comme la Mentonnaise Pascale Gérard qui garde la formation professionnelle et l’apprentissage.

En ayant à se soucier de l’aménagement du territoire, l’Avignonnaise Cécile Helle reçoit, elle, un soutien important dans la perspective d’autres élections dans la cité des Papes. À noter encore, les délégations « Mer, pêche et littoral » offerte à Mireille Peirano, « Solidarité, prévention et sécurité, lutte contre les discriminations » à Gaëlle Lenfant et « Action régionale pour le massif alpin » à Joël Giraud (PRG) dont les compétences sont régulièrement saluées par Michel Vauzelle.

François TONNEAU

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Levée d’immunité de Sylvie Andrieux: confusion et réaction de la députée

Affaire des subventions : imbroglio autour de l’immunité de Sylvie Andrieux

La Provence – 07/04/2010

Sylvie Andrieux, député PS des Bouches-du-Rhône. Photo Franck Pennant

Le bureau de l’Assemblée nationale a-t-il vraiment levé ce matin l’immunité parlementaire de Sylvie Andrieux à la demande du juge Landou, le nom de la député PS des Bouches-du-Rhône apparaissant dans le dossier instruit par le magistrat sur des détournements de subventions versées par la Région Paca ? La décision du bureau est plus complexe que ce que l’on a pu comprendre dans un premier temps, comme en témoigne un communiqué que le président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, vient d’adresser à La Provence.

« Le bureau s’est réuni ce matin pour examiner la demande faite par le Procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’autoriser l’audition de Mme Sylvie Andrieux sous le régime de la garde à vue et, au cas où elle serait mise en examen, la prise de mesures de contrôle judiciaire, explique Bernard Accoyer. Le bureau a écarté la demande de mise en garde à vue, au motif que Mme Sylvie Andrieux n’ayant pas été encore entendue, après plus de deux ans d’enquête, par le juge d’instruction, malgré sa propre volonté, cette mesure n’était pas justifiée. En revanche, le bureau a autorisé, en cas d’éventuelle mise en examen, la mesure d’interdiction de rencontrer certaines personnes. Cette mesure ne fait pas en effet obstacle à l’exercice du mandat parlementaire. Cette décision du bureau permet au juge de poursuivre ses investigations ».

En clair, il n’y a pas de levée d’immunité parlementaire mais une décision a minima de l’Assemblée nationale, qui est loin de donner satisfaction à la demande du juge. En effet, si elle lui donne un feu vert pour entendre la parlementaire marseillaise, c’est en rappelant qu’il s’agit d’une autorisation de pure forme, puisque la loi l’autorise à procéder ainsi sans passer par le bureau. En revanche, l’Assemblée nationale écarte l’éventualité d’une garde à vue, qui elle aurait nécessité une levée d’immunité parlementaire en bonne et due forme.

Selon un expert du droit électoral, cette décision du bureau de l’Assemblée nationale est « plus politique que juridique » : « La demande de Sylvie Andrieux d’être entendue par le juge n’aurait pas dû influer les travaux du bureau et en tout cas, l’Assemblée n’aurait pas dû s’en prévaloir dans son argumentaire ». A l’inverse, on ne manquera pas de s’étonner que le juge Landou ait demandé des mesures, comme l’audition et le contrôle judiciaire en cas de mise en examen, qu’il avait tout loisir d’effectuer de son propre chef. Peut-être était-il avant tout intéressé par une garde à vue, qu’il a glissée au coeur d’un dispositif moins tonitruant ?

Sylvie Andrieux avait été mise en cause dès l’été 2008 quand l’organisme Tracfin, qui lutte contre la délinquance financière, a pointé du doigt des malversations au sein du Conseil régional, pour un montant aujourd’hui évalué à 700 000 euros. Les enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire avaient alors mis au jour plusieurs subventions allouées à des associations, décrites comme des « coquilles vides ». Ce mécanisme de financement aurait servi la campagne électorale de Sylvie Andrieux, soupçonnée d’avoir « arrosé » les familles les plus influentes dans les cités des quartiers Nord.

Lorsque « La Provence » a révélé cette affaire en décembre 2008, Sylvie Andrieux avait expliqué qu’elle n’avait rien à voir avec les subventions suspectes, dont l’attribution dépendait selon elle des « responsables administratifs de la Région ».

En juillet 2009, deux anciens cadres du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, Franck Dumontel, ex-directeur de cabinet de Michel Vauzelle, et Jules Nyssen, ex-directeur général des services, ont été mis en examen par le juge Franck Landou pour « complicité de détournement de fonds publics ». Ils avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec pour seule obligation de ne pas rencontrer les autres mis en cause dans le dossier.

Ce dossier a plané au-dessus de la campagne des élections régionales, la plupart des adversaires de Michel Vauzelle en ayant fait un axe d’attaque. Ce à quoi le président PS de la Région, répondait invariablement « avoir alerté le procureur en 2007, lorsque nous avons découvert ce problème ». Fin 2008, la Région s’est portée partie civile dans cette affaire.

Fred Guilledoux

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Sylvie Andrieux : « Je voudrais qu’on avance et passer à autre chose »

La Provence – 08/04/2010

Sylvie Andrieux, députée PS des quartiers nord de Marseille: "Je veux pouvoir en finir avec les procès d'intention". Photo C. Sollier

Le bureau de l’Assemblée nationale a rejeté certaines du juge à l’encontre de la députée PS.

Hier, le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas levé explicitement l’immunité parlementaire de la députée PS de Marseille, Sylvie Andrieux. La demande avait été effectuée par la justice dans le cadre d’une enquête sur des détournements présumés de subventions du Conseil régional à des associations fictives. La décision écarte « la demande de mise en garde à vue au motif que Sylvie Andrieux n’ayant pas été entendue après plus de deux ans d’enquête par le juge d’instruction malgré sa propre volonté, cette mesure n’était pas justifiée ». En revanche, le bureau autorise, « en cas d’éventuelle mise en examen, la mesure d’interdiction de rencontrer certaines personnes. Cette mesure ne fait pas en effet obstacle à l’exercice du mandat parlementaire », conclut le communiqué du président UMP de l’Assemblée, Bernard Accoyer. Réaction de Sylvie Andrieux.

– Comment interprétez-vous la décision du bureau de l’Assemblée nationale ?
Sylvie Andrieux :
« Le bureau rejette les demandes du juge et sa demande de levée d’immunité. Il écarte la demande de mise en garde à vue, la caution et retient simplement, en cas de mise en examen, la mesure de contrôle judiciaire restrictive interdisant de recevoir ou de rencontrer certaines personnes. À ce jour, le juge n’a donc reçu aucune autorisation. J’ai pris acte de cette décision et je constate que les mesures de contraintes ont été refusées.

– Quel est votre état d’esprit ?
S.A. :
Je suis sereine. Je voudrais que l’on avance afin que l’on puisse passer à autre chose. Il y a des sujets bien plus importants à traiter comme la souffrance des gens au quotidien. Réitérez-vous votre demande d’être entendue que vous avez adressé au juge? Aujourd’hui, je suis toujours à la disposition de la police et de la justice. L’enquête a débuté il y a deux ans, mon nom a été cité dans cette affaire par voie de presse, des extraits de procès-verbaux de police ont été reproduits. J’ai, alors, fait la demande par écrit au juge d’être entendue. Rien ne s’est fait. Je veux pouvoir en finir avec les procès d’intention, pouvoir connaître les accusations portées contre moi pour en démonter la fausseté. Je répondrai point par point et avec précision aux allégations mensongères.

– Que répondez-vous à ceux qui vous accusent et ont été mis en examen dans cette affaire de subventions à des associations fictives ?
S.A. : S’expliquer sur un dossier suppose de savoir ce qu’il contient. Or je ne sais pas. Je réserve mes réponses à la police et à la justice.

– Ne pensez-vous pas que cette affaire puisse être préjudiciable au tissu associatif ?
S.A. : Ça l’est déjà! Nous possédons, à Marseille, un tissu associatif dynamique et très respectable. Je regrette qu’il souffre depuis deux ans. Encore une fois, ce sont les bons qui paient pour les mauvais.

– Craignez-vous pour votre image ?
S.A. : L’objectif, c’est de me nuire. Calomniez, il en reste toujours quelque chose! Cette affaire discrédite un peu plus la politique au moment où les gens s’abstiennent ou votent aux extrêmes. »

Propos recueillis par M. Ch. 

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Détails de la décision du Bureau de l’Assemblée Nationale sur Le blog de Sylvie Andrieux

Rousset réélu à la tête des Régions de France

France 3 – 07/04/2010

Le président de la région Aquitaine a largement été plébiscité à l’ARF par ses pairs.

Trois candidats socialistes briguaient les suffrages des présidents de région. Alain Rousset a été largement réélu ce matin à la présidence de l’ARF, l’Association des Régions de France, par 23 voix pour. Deux votants se sont abstenus.

Le vote intervient plus de deux semaines après les élections régionales qui ont vu la gauche remporter 21 des 22 régions métropolitaines. Face à M. Rousset se présentaient l’ancien ministre Michel Vauzelle, réélu président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Jacques Auxiette, reconduit à la tête des Pays de la Loire.

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Vauzelle ne présidera pas l’Association des Régions de France

La Provence – 07/04/2010

Il était, avec Jacques Auxiette et le sortant Alain Rousset, l’un des trois candidats socialistes à la présidence de l’Association des Régions de France (ARF). Réélu il y a quinze jours à la tête de la Région Paca, Michel Vauzelle a choisi, tout comme Jacques Auxiette (Pays de la Loire) de se désister en faveur d’Alain Rousset. Le président de la Région Aquitaine, patron de l’ARF depuis douze ans, est donc reconduit pour quatre ans. L’objectif étant de mener la lutte contre la réforme des collectivités territoriales.

L’Assemblée nationale lève l’immunité parlementaire de la socialiste Sylvie Andrieux

L’Express – 07/04/2010

AFP/Archives/Gerard Julien - Photo prise le 04 mars 2010 à Marignane de la députée PS Sylvie Andrieux

PARIS – Le bureau de l’Assemblée nationale a autorisé mercredi, à l’unanimité, la levée de l’immunité parlementaire de la députée PS des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux, dans le cadre d’une enquête sur des détournements présumés de fonds publics, a-t-on appris de source parlementaire.

La décision a été actée dans la matinée lors d’une réunion de l’organe dirigeant du Palais-Bourbon. « A l’unanimité de ses membres« , le bureau « autorise en cas de mise en examen et en tant que de besoin l’application à Mme Sylvie Andrieux de la mesure de contrôle judiciaire prévue au 9 de l’article 138 du code de procédure pénale« .

Cela équivaut à une levée d’immunité parlementaire, a-t-on précisé de source parlementaire.

Le juge marseillais Franck Landou avait récemment transmis à l’Assemblée la demande de levée d’immunité parlementaire, afin de pouvoir procéder à des auditions sous le régime de la garde à vue ainsi qu’à un éventuel contrôle judiciaire.

Mme Andrieux, 48 ans, députée depuis 1997 et ancienne vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avait elle-même fait savoir mardi qu’elle souhaitait cette levée pour avoir accès au dossier.

Vingt-deux personnes ont déjà été mises en examen dans cette enquête portant sur le détournement de plus de 700.000 euros par des associations présumées fictives, subventionnées par le conseil régional de Paca.

Thierry Mariani : « J’ai pris une certaine distance »

 

La Provence – 07/04/2010

Après ses critiques contre Sarkozy, le député UMP du Vaucluse s’explique.

Après une éclipse de quatre jours, Thierry Mariani est réapparu hier matin à l'Assemblée nationale. Photo patrick nosetto

Sa sortie avait surpris. Le 31 mars, Thierry Mariani fut l’un des rares députés UMP à refuser l’invitation de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. « Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses », avait asséné le vauclusien, avant de s’éclipser. Et de couper les ponts avec le président de la République dont il était proche, mais qui ne l’a pas vu non plus au dîner organisé le lendemain avec les têtes de liste UMP aux régionales. Thierry Mariani est réapparu hier matin à l’Assemblée nationale, mais n’a toujours pas digéré le remaniement ministériel où, malgré les promesses, il a vu des élus « plus critiques » prendre les portefeuilles.

– Comment expliquer la virulence de vos propos et le silence de quatre jours qui a suivi ?
Thierry Mariani :
« J’ai dit tout haut ce qu’un certain nombre de députés pensent tout bas. Plusieurs jours avant, j’avais évoqué ces élus qui crachent à la gueule du Président et qui sont récompensés, quand d’autres, plus fidèles, ne le sont pas. Presque personne n’avait relevé. J’ai reformulé ma remarque. Je ne regrette pas ce que j’ai dit, je le maintiens, mais je passe à autre chose.

– En voulez-vous à Nicolas Sarkozy à cause du remaniement ministériel ?
T.M. :
Ne pas être pris alors que des choses avaient été dites ne rend jamais heureux, mais on peut passer outre. Ce qui me choque, c’est de voir que sur trois ministres promus après les régionales, deux ne se sont pas illustrés par leur solidarité envers le gouvernement. C’est le moins que l’on puisse dire. Tout ça est une question d’attitude. Ce mardi matin, en réunion de groupe à l’Assemblée, on nous a encore demandé de serrer les rangs au sein de la majorité. Je veux bien, mais c’est l’inverse qui s’est produit.

– Y voyez-vous une forme d’injustice ?
T.M. : Le sentiment d’injustice est terrible. Et me procure le même type d’inquiétude que ce qui se passe dans la gendarmerie. Ces gens se font traiter de tous les noms tous les jours et personne ne dit rien. Là, un officier-chercheur se fait radier à vie pour avoir rendu un rapport autorisé. Je comprends les spécificités militaires, mais ce manque de tolérance et cette inégalité de traitement me choque. Et je ne peux m’empêcher de faire le parallèle.

– Nicolas Sarkozy a paru agacé par votre sortie, parlant de « cour de récréation »…

T.M. : Sauf qu’on n’est justement pas dans une cour de récréation où l’on distribue des bons ou des mauvais points aux élèves. La liberté de pensée et de parole existe et est heureusement préservée. Simplement, nous sommes des gens respectables. Et quand on donne une parole, on doit justement la respecter.

– Les relations sont-elles rompues avec le chef de l’État ?

T.M. : Disons qu’une certaine distance a été prise et ce qui vient de se passer rendra cette distance durable. Maintenant, je me suis remis au travail. J’espère être rapporteur du futur projet de loi sur l’immigration.

– La parenthèse des régionales s’est-elle refermée ?
T.M. : On n’a rien à se reprocher sur la campagne. J’attends maintenant les suites de mon recours. J’espère que les dépenses de communication faites par l’équipe Vauzelle aux frais du contribuable, ce que j’ai dénoncé, constats d’huissier à l’appui, seront réintégrées dans ses comptes de campagne. Cela ferait jurisprudence. Mais je ne cherche pas l’invalidation. On a perdu, il faut être beau joueur. »

Recueilli par François TONNEAU 

PACA : ces députés UMP qui énervent l’Elysée

Le Buzz des Régionales – 05/04/2010

Thierry Mariani, ancien tête de liste UMP aux régionales en PACA, a été le premier à critiquer publiquement et avec insistance, Nicolas Sarkozy. Il n’est plus seul. Depuis le recadrage des députés UMP, mercredi dernier à l’Elysée, par Nicolas Sarkozy en personne, d’autres voix se sont élevées en PACA. Jean-Pierre Giran, député du Var, fait partie des treize parlementaires récalcitrants qui réclament la suspension du bouclier fiscal. Tout comme Lionnel Luca, député des Alpes Maritimes, qui déclare au Nouvel Obs que « supprimer le bouclier fiscal serait une mesure tout à fait légitime, avec la suppression de l’ISF et en créant une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu. »

Tout aussi énervant pour le locataire de l’Elysée, le député des Alpes-Maritimes et vice-président du groupe UMP de l’Assemblée, Jean Léonetti, que l’on sent prêt à ruer dans les brancards, avec d’autres parlementaires. « Ce que craignaient les députés, après la veste des régionales, explique-t-il également au Nouvel Obs, c’était d’avoir encore à se payer la taxe carbone et une réforme de la procédure pénale qui ne peuvent que leur attirer des désagréments. La majorité est prête à aller au combat sur les retraites, elle n’est pas prête à se battre pour une réforme de la justice qui va mobiliser tous les lobbies. Alors on va bien empaqueter la garde à vue, parce qu’on est obligé de le faire. Le reste, on remettra à plus tard. »

Les députés UMP en colère sauront-ils résister aux fortes pressions qu’ils subissent ? Pour l’instant, certains le pensent. Dans d’autres circonscriptions, on râle en coulisses et on ouvre aussitôt après le parapluie pour se protéger de la grêle élyséenne promise par les proches du président. D’ailleurs, pour bien faire comprendre que Nicolas Sarkozy ne laissera pas la chienlit s’installer à l’UMP, on cite souvent, en exemple à ne pas suivre, Thierry Mariani. Selon France-Inter, des collaborateurs de Nicolas Sarkozy auraient déclaré, au sujet du député du Vaucluse : « Ce qu’il a dit n’est pas très judicieux. Il a commis une erreur. Sarkozy va le tuer politiquement. » Ironie du sort ou signe du destin, même chassé de son parti, Thierry Mariani pourra conserver sur sa carte de visite le sigle UMP. Il suffira d’y lire désormais : Un Mort Politique…

Sarkozy de + en + seul (2 articles)

Pour le sénateur UMP Alain Lambert, Nicolas Sarkozy entraîne la droite « droit dans l’abîme »

Le Monde – 02/04/2010

« Si le président de la République n’est pas seul en cause dans l’échec des régionales, il l’est pour une partie non négligeable. Et il a eu le grand tort de ne pas le reconnaître avec humilité devant les Français. » Cette phrase n’émane pas d’un responsable du Parti socialiste ou d’Europe Ecologie, mais bien d’un élu de l’UMP, le sénateur de l’Orne et ancien ministre du budget Alain Lambert.

Vendredi 2 avril, le parlementaire a publié, sur le site web de la chaîne Public Sénat, une tribune au vitriol contre le chef de l’Etat, qui fait elle-même suite à deux messages assez critiques, rédigés la veille sur le réseau de micro-blogging Twitter. Amplement repris par la presse, qui y avait vu un nouveau signe de fronde anti-Sarkozy au sein de la majorité, ces « tweets » sont à l’origine du texte d’Alain Lambert.

« Me voilà convoqué au tribunal médiatique pour anti-sarkozysme primaire », écrit le sénateur dès l’introduction, avant de rappeler qu’il soutient le chef de l’Etat « depuis 1992 » et même « en 1995 où il était très isolé » par son rôle de premier plan auprès d’Edouard Balladur, adversaire et ennemi juré de Jacques Chirac.

« UN HOMME DONT LE PREMIER GESTE FUT DE SE RENDRE AU FOUQUET’S »

Ce soutien, appuie l’élu, lui donne la légitimité pour critiquer le chef de l’Etat, a contrario de « la cour qui le flatte aujourd’hui et l’entretient dans une perception de la France qui n’est pas la mienne », poursuit Alain Lambert, avant d’ajouter : « Pour ma part, j’ai toujours considéré qu’il était plus loyal d’exprimer franchement ma pensée. »

Force est de constater que la critique est franche : en premier lieu, rapporte l’élu, il faut entendre la critique d’électeurs « déboussolés, se sentant méprisés, tenus pour quantité négligeable », contre « un comportement désinvolte, irrespectueux de ceux qui avaient porté à la présidence de la France un homme dont le premier geste fut de se rendre… au Fouquet’s ! Quel symbole ! ».

Alain Lambert rappelle ensuite les griefs martelés depuis la défaite aux régionales, contre « des décisions aussi discutables que des taxes nouvelles, l’ouverture à gauche débridée, des paroles aussi surprenantes que ‘le Parlement, je m’en moque, j’ai décidé' ».

« SES MÉTHODES NOUS ENTRAÎNENT DROIT DANS L’ABÎME »

Pour le sénateur, il faut donc cesser « le concert des hypocrites », car « aujourd’hui [Nicolas Sarkozy] n’est pas en situation de faire gagner nos idées en 2012. Alors à quoi sert-il de lui faire croire ? Sinon à persister dans ses méthodes qu’il croit bonnes depuis trois ans et qui nous entraînent tout droit dans l’abîme ».

Alain Lambert conclut en proposant une rencontre entre les anciens premiers ministres de droite, MM. Juppé, Raffarin, Villepin, et l’actuel, François Fillon, « pour envisager toutes les éventualités ». Selon lui, cette rencontre permettrait d’engager « une réflexion sans tabous et surtout dans l’exclusif intérêt supérieur du pays ».

Le sénateur de l’Orne n’est pas le premier à critiquer Nicolas Sarkozy dans les rangs de la majorité. Sénateur, ancien ministre, respecté pour ses compétences de fiscaliste, ce franc-tireur ne craint pas la sanction. Mais il atteint dans ce texte un niveau de virulence rare pour un membre de la majorité.

Malgré les appels à l’unité et à faire front derrière le chef de l’Etat, les rancœurs continuent de s’étaler à l’UMP. Mercredi, Thierry Mariani, candidat de la majorité en région PACA, à qui on avait promis un maroquin en échange de sa participation à ce scrutin pour lequel il n’était pas enthousiaste, a boycotté la réunion à l’Elysée des têtes de liste du parti pour les régionales. En expliquant : « Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses. »

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PS : Vauzelle – Guérini – Mennucci, chronologie d’une guerre secrète

La Provence – 02/04/2010

Patrick Mennucci, Jean-Noël Guérini, Michel Vauzelle. Photos LP

Depuis trois semaines, les luttes d’influence qui secouent le Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône ont pris un tour nouveau. Après avoir marqué la campagne des élections régionales, les rivalités entre Guérini et Mennucci d’abord, puis entre Guérini et Vauzelle ensuite, provoquent une tempête comme le PS n’en avait plus connue depuis les années 80/90. Selon les derniers échos, l’heure serait toutefois à la détente.

Les acteurs

Jean-Noël Guérini : 59 ans, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, sénateur, candidat à Marseille lors des dernières municipales, l’homme fort du PS dans le département (voici quelques mois, il a pris la direction de la Fédération 13, concrétisant dans la forme une influence qui s’exprimait dans les faits). Mis en difficulté depuis l’automne dernier par une enquête sur les marchés publics des déchets, dans laquelle son frère Alexandre est largement cité.

Patrick Mennucci : 54 ans, maire des 1er et 7ème arrondissements de Marseille, directeur de campagne de Michel Vauzelle. S’il a beaucoup oeuvré pour Jean-Noël Guérini, notamment lors des dernières municipales, les deux hommes se sont éloignés. Parmi leurs différends, la future circonscription du centre-ville : promise un temps à Mennucci, Guérini n’exclue plus de s’y présenter ou d’y lancer Lisette Narducci, une de ses fidèles.

Michel Vauzelle : 65 ans, président du Conseil régional Paca depuis 1998, député, ancien Garde des Sceaux. Depuis plusieurs années, il se tient à l’écart de la Fédération PS des Bouches-du-Rhône. Ses relations ont toujours été distantes avec Jean-Noël Guérini, avec des périodes de mieux et de moins bien.

Eugène Caselli : 63 ans, premier secrétaire de la Fédération PS des Bouches-du-Rhône et président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Souvent considéré comme un homme-lige du président du Conseil général, il entretient avec lui des rapports plus complexes depuis la fin de l’année dernière, tant à cause de l’enquête sur les marchés publics que des difficultés de fonctionnement de MPM.

Dimanche 14 mars

11 heures, bureau de vote de Samatan, dans le 7e arrondissement de Marseille. Le téléphone de Patrick Mennucci, le directeur de campagne de Michel Vauzelle sonne. Au bout du fil, une tête de liste départementale. Qui lui demande s’il doit venir le soir à la permanence de campagne : « Bien sûr, répond PM. Qui c’est qui va a annoncer à tes gars ceux qui vont sortir des listes ? C’est toi ! ». Fin de l’appel. Mennucci évoque la fusion qui s’annonce avec les listes Europe écologie et Front de gauche, qui a déjà été préparée à l’occasion de discrètes entrevues. Il ne paraît pas inquiet : « Le seul truc avec eux, c’est que désormais, ils savent comment compter le nombre d’élus auxquels ils ont droit… ». Lire la suite…

Thierry Mariani & Nicolas Sarkozy

Mariani, un furieux en Sarkosie

Le JDD – 02/04/2010

Thierry Mariani a l'impression d'avoir été trahi par Nicolas Sarkozy. (Reuters)

Thierry Mariani s’attendait, comme Nicolas Sarkozy lui aurait promis, à entrer au gouvernement lors du dernier remaniement. Recalé, le député du Vaucluse est furieux et a le sentiment d’avoir été « pris pour un con« . L’Elysée est plus qu’agacée par cette saillie d’un fidèle du chef de l’Etat. Les députés, eux, font part de leur malaise au JDD.fr.

« Comme beaucoup d’autres, Sarkozy m’a pris pour un con. Je reste un con mais je sais ce qu’il me reste à faire. » Ce qu’il fait, Thierry Mariani, c’est évacuer sa colère, comme le rapporte le Canard enchaîné. Ce qu’il a fait, aussi, c’est boycotter la rencontre des députés avec Nicolas Sarkozy. Ce qu’il va faire demain? Bien malin celui qui détient la réponse. Des élus affirment qu’il est injoignable depuis plusieurs jours. LeJDD.fr confirme. Même son répondeur est indisponible. Thierry Mariani est en colère, et chercherait un peu de calme pour retrouver ses esprits et décider de son avenir. En sarkosie, ou ailleurs.

Compagnon de route de Nicolas Sarkozy depuis longtemps, Thierry Mariani a franchi la ligne blanche. Après la défection d’Hubert Falco, le maire de Toulon, il avait accepté -à la demande du chef de l’Etat- de monter au front dans les régionales, dans la difficile région PACA, où il a perdu au second tour avec un score honorable (33,02%). En échange de ce « sacrifice », le chef de l’Etat lui aurait promis un maroquin. « Je ne pense pas qu’une entrée au gouvernement se fasse sur une promesse orale« , confie anonymement un député au JDD.fr. Thierry Mariani pense le contraire, et vit l’entrée au gouvernement de François Baroin et George Tron –un chiraquien et un villepiniste qui n’ont pas hésité à critiquer l’action présidentielle par le passé- comme une trahison.

« Sarkozy va le tuer politiquement »

A l’Elysée, sa colère agace au plus haut point. Le député du Vaucluse, fidèle parmi les fidèles, est désormais dans le viseur. « Ce qu’il a dit n’est pas très judicieux. Il a commis une erreur« , assure un collaborateur de Nicolas Sarkozy, dans des propos rapportés par France Inter, vendredi matin. « Sarkozy va le tuer politiquement« , pronostique un autre.

Parmi les députés, on se serait bien passé de cette énième polémique, alors que leurs rapports avec le chef de l’Etat sont pour le moins délicats. Peu osent aborder le sujet. Marc Lefur, député des Côtes d’Armor, consent à admettre qu’il « comprend sa déception car il s’est beaucoup battu aux côtés de Nicolas Sarkozy« . Il n’en dira pas plus. Hervé Mariton sera encore moins bavard. Les critiques à l’encontre de Nicolas Sarkozy? « Je n’ai pas d’avis. » Le boycott des réunions des députés? « Je n’ai pas d’avis. » Les attaques contre son ami villepiniste Georges Tron, nouvellement entré au gouvernement? « Je n’ai toujours pas d’avis. » D’autres refusent carrément la conversation. Le sujet est brûlant. « Même en off, je ne peux rien vous dire. Comprenez-moi…« , conclut un dernier.

La révolte réfléchie de Thierry Mariani

La Provence – 02/04/2010

L’ex-tête de liste UMP aux régionales a pris ses distances mais… reste présent

Thierry Mariani, candidat malheureux en Paca, a zappé, hier, le dîner avec toutes les têtes de liste des régionales.

Thierry Mariani, candidat malheureux en Paca, a zappé, hier, le dîner avec toutes les têtes de liste des régionales. Photo Patrick Nosetto

Il a déserté le paysage et sa famille politique. Mais continue d’agiter le microcosme. Après avoir été absent à la réunion de groupe des députés UMP mardi, boycotté la rencontre entre le Président et ses élus mercredi, Thierry Mariani, candidat malheureux à la région Paca a également zappé, hier soir, le dîner à l’Élysée avec l’ensemble des têtes de liste des régionales.

Digérant, en solo, sa colère et son extrême amertume d’avoir été écarté du remaniement gouvernemental qui aurait pu lui profiter. Mais ses proches l’affirment : « Il se repose et sera de retour mardi à l’Assemblée » . D’autres vont jusqu’à murmurer que le député du Vaucluse aurait pris du recul à l’étranger pour ce week-end pascal. Qu’importe. Il y a des silences assourdissants. Surtout après avoir parlé très fort.

« Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses »
, a-t-il lancé sibyllin, avant-hier, comme une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy. Une semaine avant, ce sarkozyste pur jus avait déjà exprimé sa déception de voir entrer villepinistes et chiraquiens au gouvernement alors que des promesses lui avaient été faites entre les deux tours. Regrettant, dans les colonnes de La Provence, « que les trois promus au gouvernement ont toujours été très critiques ».

À l’Élysée, ses sorties ont fini par agacer. « On n’est pas dans une cour de récréation » a rétorqué sans détour le Président. « Une logique du rapport des forces qui prévaut sur l’affect et le dévouement », commente-t-on dans les coulisses du parti présidentiel. Fidèle parmi les fidèles, Thierry Mariani, grognard de la « Sarkozie », avait accepté, à la demande présidentielle, après la défection du secrétaire d’État à la Défense et maire de Toulon Hubert Falco, de prendre la relève et de battre la campagne des régionales.

Un scrutin perdu avec les honneurs. Thierry Mariani relevant le défi avec énergie. « Il a fait le job, il faut savoir montrer les crocs », explique un parlementaire des Bouches-du-Rhône. « C’est un homme courageux et la vie politique est difficile », remarque le député marseillais Renaud Muselier qui, après avoir également tapé du poing sur la table avec son fameux « lorsqu’on est fidèle, on voit toujours passer les trains », lancé à l’attention de Jacques Chirac, a finalement été nommé secrétaire d’État aux Affaires étrangères en 2002.

« Des aigreurs, cela peut arriver mais il saura passer outre
« , affirme de son côté Bernard Deflesselles, élu à ses côtés au Conseil régional. Reste que le bon soldat Mariani, prêt à servir, et qui s’était déclaré « disponible » un jour d’octobre 2009, risque bien de l’être un peu moins.

Marjory CHOURAQUI

Paca: Mariani (UMP) a déposé un recours contre l’élection de Vauzelle

AFP – 02/04/2010

Le député Thierry Mariani (UMP) le 14 mars 2010 dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur

MARSEILLE — Le député Thierry Mariani (UMP), candidat malheureux aux régionales en Paca, a déposé un recours en Conseil d’Etat visant à l’annulation de l’élection de son concurrent socialiste Michel Vauzelle, a-t-on appris vendredi auprès de son entourage.

« Ce recours porte exclusivement sur l’utilisation et la distribution massive du journal de la Région à des fins électorales, y compris dans la dernière semaine de la campagne », a expliqué à l’AFP Alexandre Sérina, ancien directeur de campagne de M. Mariani.

Selon lui, 1,2 million d’exemplaires du magazine du conseil régional « Notre Région » auraient ainsi été distribués en décembre, janvier, février sur 191 points de distribution dans les six départements de la région.

Pour Michel Vauzelle, cette plainte entre dans la lignée de la campagne électorale menée par M. Mariani et basée selon lui « sur l’injure et la diffamation ». « Ce n’est pas très intéressant », a-t-il dit à l’AFP.

« L’affaire sur le plan juridique ne pose aucun problème », a-t-il ajouté, relevant que la jurisprudence permet aux collectivités territoriales de poursuivre jusqu’en fin de mandat « les actions d’information qui doivent être les siennes ».

Le président de la Région indique aussi s’être entouré des plus grandes précautions, renonçant par exemple pour la campagne à son éditorial dans ce magazine.

A de nombreuses reprises, M. Mariani et ses colistiers de l’UMP, avaient accusé M. Vauzelle de se servir de ce journal mais aussi de ses fonctions de président de la région dans un but électoral. Ils avaient notamment souligné la proximité d’un des slogans de campagne de M. Vauzelle, « notre région, notre président » avec le titre du magazine régional.

Selon M. Sérina, cependant, « avec 200.000 voix d’écart (au second tour de l’élection régionale entre la liste de gauche et celle de l’UMP), il est peu probable de voir ce recours aboutir » à une annulation du scrutin.

En revanche, le député UMP de Vaucluse espère que le Conseil fera droit à ses autres requêtes.

Il demande que tous les coûts de conception, de réalisation, d’impression et de distribution du magazine en décembre, janvier et février soient intégrés dans les frais de campagne de M. Vauzelle, ainsi que le remboursement par celui-ci à la collectivité de tous les coûts engagés.

UMP : Mariani boycotte Sarkozy

Le Figaro – 31/03/2010

Le député UMP Thierry Mariani, longtemps fidèle parmi les fidèles de Nicolas Sarkozy, a annoncé qu’il boycotterait la rencontre, cet après-midi à l’Elysée, des élus UMP avec le chef de l’Etat en lançant : « quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses ».

Interrogé par l’AFP sur ses attentes par rapport à la rencontre, l’ancien candidat UMP à la présidence du Conseil régional de Paca a répondu : « je n’irai pas, tout comme je n’irai pas au dîner demain soir à l’Elysée avec l’ensemble des têtes de liste UMP des régionales ». « Quand on est pris pour un con, il faut savoir, à un moment, terminer les choses ! », s’est-il justifié, sans vouloir préciser les raisons de sa colère.

Alors qu’on lui demandait si cela voulait dire qu’il rompait définitivement avec Nicolas Sarkozy, dont il a longtemps été l’un des plus proches, le député du Vaucluse a répondu : « vous avez ma déclaration officielle ».

Robert Alfonsi (PS), le nouvel homme du président Vauzelle

Le Buzz des Régionales – 28/03/2010

Notre photo : Robert Alfonsi, nouveau président du groupe socialiste au conseil régional, au premier plan à droite, à côté de Patrick Allemand, reconduit au poste de 1er vice-président.

Deux vice-présidences en moins pour les élus varois au conseil régional (seule Mireille Peirano, secrétaire départementale du PS, conserve la 4e vice-présidence) mais un poste clé confié à Robert Alfonsi, vice-président sortant et tête liste varoise : la présidence du groupe socialiste au conseil régional.

Moins protocolaire que le poste de vice-président qu’il occupait jusqu’alors, le président du groupe socialiste est avant tout le référent politique de la majorité, l’homme du président de région avec qui il est en contact quasi permanent. « Je ne m’attendais pas à ce que l’on me propose ce poste, reconnait Robert Alfonsi, mais lorsque Michel Vauzelle m’en a parlé, j’ai bien entendu été très heureux de cette marque de confiance. » Un nouveau mandat qui ne sera pas de tout repos pour le socialiste varois qui devrait également être très prochainement sollicité pour prendre la présidence de l’AREA, la société d’économie mixte de la région qui gère entre autres tous grands chantiers et notamment les projets de construction de lycées.

 

 

Régionales : les cartes des résultats Paca décryptées

29 mars 2010 2 commentaires

La Provence – 29/03/2010

Après la mise en ligne par LaProvence.com de cartes expliquant le vote des élections régionales en Paca, Virginie Martin, politologue et professeur à l’école Euromed Management, analyse pour nous les résultats de ce scrutin

Le vote FN en PACA est multiple

Dans la région, le FN a réalisé un score de 22,87%. Infographie LP

Il existe un dénominateur commun dans les motivations du vote FN en PACA. C’est bien sûr le problème de l’immigration et de l’identité locale. Mais Virgine Martin veut distinguer deux types d’électeurs frontistes, selon les différents départements. D’abord, dans le Var et les Alpes Maritimes, ce sont des électeurs traditionnellement à droite, qui se sont extrêmisés, suite à la déception de la politique de Nicolas Sarkozy au niveau national : « Sarkozy n’a pas apporté de réponses assez fortes, et n’a pas pu appliquer nationalement la politique très à droite qu’il avait promis en 2007 » indique la politologue. Elle ajoute que « s’ils ont pu être séduits par le ministère de l’Identité nationale, l’ouverture à gauche, avec les entrées au gouvernement de personnalités comme Bernard Kouchner ou Fadela Amara, est quelque chose qu’ils ont eu du mal à digérer, (…) c’était un grand ecart impossible, et les électeurs ont donc basculé à l’extrême droite« . La formule de Jean-Marie Le Pen s’est donc avérée exacte et « les électeurs ont préféré l’originale à la copie« . Mais le très bon score du FN en Paca est aussi le fait d’électeurs moins marqués idéologiquement à droite. La désespérance sociale et économique explique aussi ce vote et, les villes avec de forts taux de chômage, autour de l’étang de Berre par exemple, ont massivement voté Le Pen. Ici on est passé d’un extrême à l’autre, et le passage du Parti communiste au Front national n’est pas quelque chose de rare. Ce sont des régions où l’abstention aussi a été très forte, et où le désespoir envers le monde politique est vivace.

Michel Vauzelle reforme la gauche plurielle

Sur l'ensemble de la région, le PS a recueilli 44,1% des suffrages.

Si après ses deux précédents mandats, Michel Vauzelle dispose d’un bilan correct, d’une assez bonne image et d’un réseau important, son large succès s’explique d’abord par l’alliance spontanée qu’il a su former. En effet l’électeur lambda n’a que très peu pris en compte ses résultats, les compétences du Conseil régional restant assez floues. C’est grâce au report presque intégral des voix du Front de gauche au second tour et à l’absence de calculs politiques trop visibles avec Europe écologie que Michel Vauzelle a pu forger sa victoire. « Le président sortant a profité d’un alignement quasi militaire du Front de gauche et a réussi à faire passer son alliance avec Europe écologie comme naturelle, il a formé une gauche plurielle renouvelée » constate Virginie Martin. Pour elle, Vauzelle a églement profité de « la fin du sarkozisme de gauche, interventionniste, les électeurs de gauche s’étant aperçu que Sarkozy appliquait en fait une politique de droite traditionnelle« .

Le jeu des vases communiquants peu favorable à l’UMP

Sur l'ensemble de la région, l'UMP a recueilli 33,02% des suffrages.

Dans ces conditions, Thierry Mariani a donc particulièrement souffert. Entre les déçus de la politique nationale de Nicolas Sarkozy et les bastions de l’UMP passés au Front national, l’élection semblait ingagnable. Là encore, les raisons semblent plus liées à la politique nationale qu’à un véritable faute du candidat Mariani. « L’ouverture à gauche a , je pense, était une erreur fondamentale, (…) le choix d’Eric Besson au ministère de l’identité nationale, par exemple, constitue une pirouette politique impossible et non comprise par l’électorat de l’UMP » note la politologue. Quant au thème de l’insécurité, il a été trop tardivement évoqué par la droite pour répondre aux inquiétudes de sa clientèle traditionnelle… d’autant que le terrain était déjà occupé par le FN. Le bilan catastrophique de Sarkozy sur ce point a donc coûté cher à l’UMP dans la région, les électeurs préférant se tourner vers Jean-Marie Le Pen.

Une abstention structurelle

La carte de l'abstention en Paca.

Même s’il y a eu un léger mieux lors du second tour, l’abstention lors de ces élections est l’un des grands enseignements à retenir. Si Virginie Martin en impute une bonne partie au manque de visibilité quand aux compétences des conseils régionaux et au fait que, cette fois, elles n’étaient pas couplées avec d’autres élections (cantonales par exemple), c’est  surtout une abstention structurelle, à laquelle on assiste depuis plus de vingt ans. « La forte participation aux présidentielles de 2007 n’était que la poudre aux yeux, largement explicable par la peopolisation des deux candidats et le cirque médiatique orchestré par des boites de communication spécialisées en consulting d’entreprise, (…) ce scrutin n’avait plus grand chose de politique » s’indigne-t-elle. « On est juste revenu à la normale » ajoute-t-elle « il y a une vraie crise de la représentation politique et les électeurs ont vraiment le sentiment que les hommes politiques ne peuvent plus agir pour les protéger contre le chomage, la mondialistions ou l’émergeance de nouveau pays industrialisés« . « Si on ajoute à ça les différentes affaires qui ont ébranlé le monde politique les 30 dernières années, on comprends mieux la véritable crise de confiance entre les citoyens et leurs élus ».

Pierre KOROBEINIK 

Guerre des égos chez les présidents socialistes

Puzzle socialiste – 27/03/2010

C’est une saine émulation qui fait un peu désordre. Au lendemain de la victoire du 21 mars, pas moins de 719318.1269706913.jpgtrois socialistes se disputent la présidence de l’Association française des régions (ARF). Face au sortant Alain Rousset (Aquitaine), Michel Vauzelle (PACA) et Jacques Auxiette (Pays-de-Loire) sont d’ores et déjà en lice. Sans doute, fallait-il s’y attendre. A force d’être congratulés pour leurs scores mirifiques, présentés comme la fierté du parti et les éclaireurs de la reconquête, certains présidents de régions risquaient de se pousser du col. Il a suffi qu’Alain Rousset tarde à faire acte de candidature pour que la place soit considérée comme étant à prendre. Le premier à monter au créneau fut Michel Vauzelle, qui a annoncé ses ambitions dés le lendemain du second tour. « Le président de l’ARF doit être quelqu’un qui désire combattre contre Sarkozy et essayer de le faire reculer sur cette réforme des collectivités. Je m’en sens la force, le courage et les arguments » a-t-il très solennellement lancé lors d’une non moins solennelle conférence de presse dans sa permanence marseillaise. « Pendant 12 ans, on a eu un très bon président, mais je pense qu’il faut qu’on se fasse entendre davantage si on veut essayer de faire entendre raison au président de la République » a aimablement ajouté Vauzelle.

Samedi, lors du Conseil national qui se tenait à la Mutualité, ce fut au tour de Jacques Auxiette de monter à la charge. Le président des Pays de Loire s’est dirigé d’un pas décidé vers les tables de la presse pour annoncer sa candidature. « Le vrai 719024.1269706902.jpgproblème, ce sont les rapports entre l’Etat et les régions : le contrat a été rompu » 718950.1269706881.jpgassure Auxiette. La veille, au terme de son élection, il s’en était violemment pris au gouvernement, assurant avoir « pris l’initiative de la fronde des présidents de régions ». Peut-être, Alain Rousset regrette-t-il de n’avoir pas daigné répondre à la question de sa candidature lui avait été posée mardi 23 mars à l’issue de la photo de famille prise avec Martine Aubry. Dans son entourage, on assure en tout cas que le président de la région Aquitaine sera candidat.

Cette course à la présidence est lancée alors que, ces derniers jours, les grandes voix du parti se sont efforcées de mettre en garde ceux qui prendraient le risque de gâcher la fête en relançant la guerre des égos. Compte tenu de la forte confrontation qui s’annonce autour de la réforme territoriale engagée par le gouvernement, la présidence de l’ARF – qui n’a jamais vraiment coordonné l’action des régions alors que l’engagement avait été pris, en 2004, de rendre plus lisible l’action des présidents socialistes en assurant la promotion de dispositifs convergents – devient en effet une tribune de choix.

L’élection aura lieu lors de l’assemblée générale du 7 avril et les candidatures devront être déposées avant le jeudi 1er avril. D’ici là, les égos auront peut-être le temps de se redimensionner. Et la direction du PS l’occasion de faire preuve de sa capacité de conviction. A moins que d’autres vocations ne se manifestent. Pour l’heure, aucun signe annonciateur d’une candidature n’a été capté en provenance de Poitiers… Ségolène Royal n’avait-elle pas dans le passé vainement tenté de décrocher la présidence de l’ARF ?

Jean-Michel Normand