A en croire les sondages, la route semble dégagée pour vous en Paca. Pourtant, François Fillon en a fait l’une des régions « gagnables » pour la droite. Un vœu pieux?
Disons que François Fillon ne fait que s’inscrire dans la lignée de Nicolas Sarkozy. Il y a un an, le président de la République a estimé que cette région était la propriété de la droite et que par conséquent, il était anormal qu’elle soit dirigée par un président socialiste. Depuis, tout l’appareil de l’Etat, y compris les préfets, s’est mis au service de l’UMP. Mais ceci n’est pas étonnant: nous sommes dans un Etat UMP, avec un président, qui, rompant avec la grande tradition républicaine, et loin de se poser en rassembleur, est d’abord le chef d’un parti politique. Il est le président de 30% de la population, passant son temps à dresser les Français les uns contre les autres: les jeunes contre les vieux, les riches contre les pauvres ou les jeunes des banlieues contre les autres citoyens.
Votre adversaire UMP en Paca, Thierry Mariani, affirme que « depuis douze ans, Le Pen est en réalité la bouée de sauvetage de Michel Vauzelle« . C’est aussi l’argument de la droite de dire que voter FN, c’est voter PS. Quelle est votre réponse?
C’est faux. Voter FN, c’est voter pour la droite. D’ailleurs, Thierry Mariani dit aux électeurs du Front national: « Votez utile, nous avons les mêmes idées, nous avons le même programme, nous sommes contre les racailles des banlieues, contre l’immigration, contre l’Islam, etc. » Il faut remettre les choses à leur place: c’est la droite, qui, par sa politique, a remis le FN en selle.
«C’est plutôt l’UMP qui fait ma campagne aujourd’hui»En même temps, la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour priverait l’UMP d’un important réservoir de voix, ce qui ferait vos affaires…
Pas du tout. Prenez les derniers sondages: si Le Pen n’est pas au second tour, je gagne encore plus facilement contre Mariani. Je ne souhaite pas du tout que Le Pen soit au second tour. Je me bats contre cela.
Vous le disiez, vous êtes à la tête d’une région dont sont issus de nombreux élus de droite. Comment expliquez-vous cette « exception Vauzelle »?
C’est avant tout une méthode: le Conseil régional ne regarde pas l’étiquette du maire d’une ville pour verser des subventions amplement méritées. Et d’ailleurs, je dois dire que c’est plutôt l’UMP qui fait ma campagne aujourd’hui: j’ai par exemple retrouvé des articles de presse dans lesquels Christian Estrosi (maire de Nice, ndlr) ou Hubert Falco (maire de Toulon, ndlr) remercient la Région pour tout ce qu’elle a fait pour leurs villes depuis dix ans. C’est bien la preuve que mes adversaires politiques reconnaissent que je suis un président de région républicain et que j’aménage bien le territoire…
Dans cette campagne, vous êtes tout de même la cible de la droite qui vous accuse de « copinage » avec certaines associations. Une enquête est d’ailleurs en cours au Conseil régional. Comment réagissez-vous à ces attaques?