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Régionales : les cartes des résultats Paca décryptées

29 mars 2010 2 commentaires

La Provence – 29/03/2010

Après la mise en ligne par LaProvence.com de cartes expliquant le vote des élections régionales en Paca, Virginie Martin, politologue et professeur à l’école Euromed Management, analyse pour nous les résultats de ce scrutin

Le vote FN en PACA est multiple

Dans la région, le FN a réalisé un score de 22,87%. Infographie LP

Il existe un dénominateur commun dans les motivations du vote FN en PACA. C’est bien sûr le problème de l’immigration et de l’identité locale. Mais Virgine Martin veut distinguer deux types d’électeurs frontistes, selon les différents départements. D’abord, dans le Var et les Alpes Maritimes, ce sont des électeurs traditionnellement à droite, qui se sont extrêmisés, suite à la déception de la politique de Nicolas Sarkozy au niveau national : « Sarkozy n’a pas apporté de réponses assez fortes, et n’a pas pu appliquer nationalement la politique très à droite qu’il avait promis en 2007 » indique la politologue. Elle ajoute que « s’ils ont pu être séduits par le ministère de l’Identité nationale, l’ouverture à gauche, avec les entrées au gouvernement de personnalités comme Bernard Kouchner ou Fadela Amara, est quelque chose qu’ils ont eu du mal à digérer, (…) c’était un grand ecart impossible, et les électeurs ont donc basculé à l’extrême droite« . La formule de Jean-Marie Le Pen s’est donc avérée exacte et « les électeurs ont préféré l’originale à la copie« . Mais le très bon score du FN en Paca est aussi le fait d’électeurs moins marqués idéologiquement à droite. La désespérance sociale et économique explique aussi ce vote et, les villes avec de forts taux de chômage, autour de l’étang de Berre par exemple, ont massivement voté Le Pen. Ici on est passé d’un extrême à l’autre, et le passage du Parti communiste au Front national n’est pas quelque chose de rare. Ce sont des régions où l’abstention aussi a été très forte, et où le désespoir envers le monde politique est vivace.

Michel Vauzelle reforme la gauche plurielle

Sur l'ensemble de la région, le PS a recueilli 44,1% des suffrages.

Si après ses deux précédents mandats, Michel Vauzelle dispose d’un bilan correct, d’une assez bonne image et d’un réseau important, son large succès s’explique d’abord par l’alliance spontanée qu’il a su former. En effet l’électeur lambda n’a que très peu pris en compte ses résultats, les compétences du Conseil régional restant assez floues. C’est grâce au report presque intégral des voix du Front de gauche au second tour et à l’absence de calculs politiques trop visibles avec Europe écologie que Michel Vauzelle a pu forger sa victoire. « Le président sortant a profité d’un alignement quasi militaire du Front de gauche et a réussi à faire passer son alliance avec Europe écologie comme naturelle, il a formé une gauche plurielle renouvelée » constate Virginie Martin. Pour elle, Vauzelle a églement profité de « la fin du sarkozisme de gauche, interventionniste, les électeurs de gauche s’étant aperçu que Sarkozy appliquait en fait une politique de droite traditionnelle« .

Le jeu des vases communiquants peu favorable à l’UMP

Sur l'ensemble de la région, l'UMP a recueilli 33,02% des suffrages.

Dans ces conditions, Thierry Mariani a donc particulièrement souffert. Entre les déçus de la politique nationale de Nicolas Sarkozy et les bastions de l’UMP passés au Front national, l’élection semblait ingagnable. Là encore, les raisons semblent plus liées à la politique nationale qu’à un véritable faute du candidat Mariani. « L’ouverture à gauche a , je pense, était une erreur fondamentale, (…) le choix d’Eric Besson au ministère de l’identité nationale, par exemple, constitue une pirouette politique impossible et non comprise par l’électorat de l’UMP » note la politologue. Quant au thème de l’insécurité, il a été trop tardivement évoqué par la droite pour répondre aux inquiétudes de sa clientèle traditionnelle… d’autant que le terrain était déjà occupé par le FN. Le bilan catastrophique de Sarkozy sur ce point a donc coûté cher à l’UMP dans la région, les électeurs préférant se tourner vers Jean-Marie Le Pen.

Une abstention structurelle

La carte de l'abstention en Paca.

Même s’il y a eu un léger mieux lors du second tour, l’abstention lors de ces élections est l’un des grands enseignements à retenir. Si Virginie Martin en impute une bonne partie au manque de visibilité quand aux compétences des conseils régionaux et au fait que, cette fois, elles n’étaient pas couplées avec d’autres élections (cantonales par exemple), c’est  surtout une abstention structurelle, à laquelle on assiste depuis plus de vingt ans. « La forte participation aux présidentielles de 2007 n’était que la poudre aux yeux, largement explicable par la peopolisation des deux candidats et le cirque médiatique orchestré par des boites de communication spécialisées en consulting d’entreprise, (…) ce scrutin n’avait plus grand chose de politique » s’indigne-t-elle. « On est juste revenu à la normale » ajoute-t-elle « il y a une vraie crise de la représentation politique et les électeurs ont vraiment le sentiment que les hommes politiques ne peuvent plus agir pour les protéger contre le chomage, la mondialistions ou l’émergeance de nouveau pays industrialisés« . « Si on ajoute à ça les différentes affaires qui ont ébranlé le monde politique les 30 dernières années, on comprends mieux la véritable crise de confiance entre les citoyens et leurs élus ».

Pierre KOROBEINIK 

In French voting, ultranationalist Le Pen shows his party is still in the game

Washington Post – 27/03/2010

MARSEILLE, FRANCE — For Jean-Marie Le Pen, it was a moment of personal triumph, recognition that his far-right National Front is still a force to be reckoned with and that the ultranationalist movement remains a landmark in the French political landscape.

France, Le Pen harangued regional leaders, is being weakened by Third World immigrants under President Nicolas Sarkozy’s feckless policies while the country’s budget deficits are ballooning out of control and the expanded European Union is condemned to collapse under its own weight.

« All the elements of destabilization, and even of civil war, are falling into place, » he warned darkly.

Le Pen, his trademark silver mane brushed straight back and his face as pink as ever, issued his analysis Friday while presiding over the Provence regional assembly, in the southern city of Marseille, which held its opening session five days after a regional election in which the National Front slate, with Le Pen at its head, won about 23 percent of the vote.

The score here was part of a nationwide comeback in which the National Front won nearly 10 percent of the overall vote and captured 118 seats in 12 of the 22 regions in mainland France. Le Pen’s daughter and likely successor, Marine Le Pen, was one of the National Front’s top scorers, with 22 percent of the vote in the northern French region of Nord-Pas de Calais.

The National Front’s showing, here in Marseille and nationally, remained a minority of the vote and did not go beyond its successes in the 1980s and 1990s, when the anti-immigrant group pushed its way into the thick of French politics. But it dispelled a widely accepted notion that Sarkozy, with his conservative stands in the 2007 presidential election, had siphoned off a large percentage of National Front voters

The millions of French people upset over immigration and the increasing visibility of Muslims in Europe, it turned out, still find their traditionalist values in Le Pen’s France-first views, rather than in Sarkozy’s business-oriented conservatism. The party’s success, Le Pen told reporters, was due in large part to « resentment against Sarkozy » and his failure to fulfill promises he made during the 2007 campaign.

« The coming times are going to be perilous, » Le Pen told the assembly. His party’s improved showing, he added, « was an undeniable sign that traditional political parties are being disavowed. »

Le Pen’s time presiding over the assembly Friday was short, granted only because, at 81, he is the doyen of the Regional Council. Michel Vauzelle, a Socialist whose slate scored about 44 percent in the election, took over as soon as a vote was held to reelect him as regional president.

But the opportunity to make a speech from the president’s chair, despite an air of last hurrah, marked a moment of revenge for Le Pen. The European Parliament last year modified its internal rules to prevent a similar situation, humiliating the veteran nationalist and emphasizing the accepted wisdom that his momentum was spent.

Ronald Perdomo, a longtime right-wing figure in Marseille who broke with Le Pen to found his own party, said the National Front has gained back support in southern France in part because of concern over plans to build a Grand Mosque for the Marseille area’s estimated 200,000 Muslims. The concern, he said, was magnified by Sarkozy’s « grand debate » over national identity, which encouraged concern about immigrants and Muslims, and the government’s controversial plans to restrict the wearing of full-face veils by Muslim women in France.

Set aside pending the regional elections, debate on the veil controversy is about to flare again, and Le Pen is ready to play a role. He has repeatedly said the solution is to enforce France’s existing laws in such a way that women cannot wear a full veil in public. Several government figures also have suggested that may be the only solution compatible with the constitution.

Only a small number of women in France wear such veils; estimates from the Interior Ministry have ranged from several hundred to several thousand. But the issue has taken on symbolic strength, a measure of France’s determination to have the country’s estimated 5 million Muslims adapt to its historically Christian traditions.

Despite concern over the veil, the overriding message in the regional voting, Perdomo said, was disaffection for traditional politics in general. This, he said, was made clear by an abstention rate of 54 percent for the elimination round and nearly 50 percent for Sunday’s runoff.

« The whole political establishment is being disavowed by the voters, » he said.

As if dispatched by central casting, a Marseille taxi driver eagerly endorsed Perdomo’s analysis. « I didn’t vote, and I am not going to vote anymore in the future, » he said. « The politicians are taking us for fools. I voted for Sarkozy last time. But he made all these promises, and then did the opposite. »

Le Pen’s ability to reflect such sentiment is a great source of his continued strength at the polls, analysts suggested. « He represents a vote of hostility toward the two big institutional parties, in a context of fear of losing economic status and suffering from unemployment, » Alain-Gérard Slama said in a commentary in Le Figaro newspaper.

Despite his advancing age, Le Pen has shown no sign of backing away from the political arena. He has begun to walk more slowly but still campaigns tirelessly and wields the French language like a bludgeon.

To a radio reporter who asked him this week if the regional elections were his last campaign, he responded: « I don’t know. Is this your last interview? »

By Edward Cody

Région Paca: Michel Vauzelle réélu, lors d’une séance présidée par Jean-Marie Le Pen

 En PACA, Le Pen s’offre une tribune à l’assemblée régionale

Le Monde – 26/03/2010

Reuters/Jean-Paul Pélissier

Etre le plus âgé peut devenir un avantage politique. A 81 ans, Jean-Marie Le Pen a ainsi pu, vendredi 26 mars, devenir, l’espace d’une séance, président de l’assemblée régionale en Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est toujours au doyen d’âge d’une assemblée qu’est confiée la présidence de la séance inaugurale. Une occasion pour le leader du FN de faire parler de lui.

Le Front national était bien représenté pour cette séance, puisqu’il possède également dans ses rangs le benjamin de l’assemblée régionale, chargé du secrétariat lors des séances inaugurales : David Rachline, 23 ans, responsable des jeunesses Front national dans la région, et à l’origine de l’affiche anti-minarets utilisée par le FN durant sa campagne.

Selon La Provence, qui raconte sur son site le déroulement de cette matinée, Jean-Marie Le Pen s’est donc lancé dans un discours d’une vingtaine de minutes, où il a notamment fustigé le refus du socialiste Michel Vauzelle, réélu à la tête de la région, de débattre pendant la campagne au motif qu’il « refusait de parler à des fascistes et des fascisants ». « Le FN n’est ni fasciste, ni fascisant, M. Mariani non plus », a assuré M. Le Pen, avant d’évoquer l’abstention, qualifiée d’« asthénie civique grave ».

REUTERS/Jean-Paul Pelissier

Jean-Marie Le Pen a ensuite repris son credo habituel, parlant d’une France à la situation telle qu’elle risquait de déboucher sur « une guerre civile ». Et le leader du FN d’en conclure qu’en PACA comme ailleurs, « les temps qui viennent vont être périlleux ».

Un certain nombre de conseillers régionaux socialistes et Verts, qui avaient anticipé ce type de discours, ont alors brandi des pancartes « Liberté, Egalité, Fraternité ». Scandaleux, selon un conseiller régional FN, qui a demandé leur retrait, en appelant au règlement. Réponse d’un conseiller Europe Ecologie : « Ce sont les symboles de la République, ils ont leur place dans l’hémicycle. »

L’assemblée est ensuite passé au vote, dont Jean-Marie Le Pen a assuré le dépouillement. Avec 72 voix, Michel Vauzelle a été réélu président de région. Sans surprise.

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Conseil régional : « C’est peut-être un moment historique » (Vauzelle)

La Provence – 26/03/2010

Elu président de la région Paca, Michel Vauzelle vient de prononcer son discours d’investiture, faisant le choix de « parler debout » et « d’introduire une tradition » en passant l’écharpe aux couleurs de la région. Etre réélu est « un grand honneur, une charge immense et je la mesure », a-t-il commencé, « c’est aussi une grande émotion parce que peut-être est-ce la dernière fois qu’un président de conseil régional ouvre une mandature, c’est peut-être un moment historique », faisant allusion à la réforme des collectivités territoriales qu’il n’a pas manqué de regretter : « Je fais le serment de me battre contre la suppression des conseillers régionaux ».

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Les 14 vice-présidences

  PS EE FDG PACA
04 Christophe CASTANER     1
05 Joël GIRAUD     1
06 Patrick ALLEMANDPascale GERARD André ASCHIERI   3
13 Patrick MENNUCCIGaëlle LENFANT Annick DELHAYEJean-Yves PETIT Nathalie LEFEBVRE  5
83 Mireille PEIRANO     1
84 Jean-Louis JOSEPHCécile HELLE Anne-Marie HAUTANT   3
PACA 9 4 1 14

 

PACA: Le Pen (FN) présidera la séance du nouveau conseil régional

Afp – 25/03/2010

Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 23 mars 2010 à Nanterre

MARSEILLE — Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, élu dimanche conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, devait ouvrir vendredi, en temps que doyen de l’Assemblée, la séance chargée d’élire le président de la région, a-t-on appris auprès du conseil régional.

La tribune de cette assemblée plénière d’élection sera d’ailleurs 100% Front national puisque le leader du FN, âgé de 81 ans, sera assisté du benjamin de l’Assemblée, David Rachline, 23 ans, élu du parti d’extrême droite dans le Var.

M. Rachline, responsable du mouvement de jeunesse du FN en PACA, est à l’origine d’une affiche utilisée par son parti durant la campagne et dont la justice a ordonné le retrait le 12 mars, la jugeant offensante notamment à l’égard des musulmans et de la population algérienne.

Ces affiches, diffusées par le mouvement jeunesse du FN d’abord en PACA et sur son site internet puis visibles partout en France, représentaient une femme intégralement voilée à côté d’une carte de France recouverte du drapeau algérien et sur laquelle se dressaient des minarets en forme de missiles, avec en titre « non à l’islamisme ».

Lors de la réunion du conseil régional vendredi, M. Le Pen à l’intention de prononcer « un petit discours de 15 à 20 minutes », a indiqué jeudi son service de presse à l’AFP.

Les groupes de la majorité régionale (PS, EE, Front de Gauche) devaient se réunir jeudi pour décider de l’attitude à tenir durant ce discours.

« S’ils se lèvent et sortent, ce n’est pas grave. On a l’habitude », commentait-on au FN.

L’ancien résistant Raymond Aubrac, qui faisait partie du Comité de soutien de Michel Vauzelle (PS) durant la campagne, devrait être présent dans les tribunes du public, a-t-on appris de source proche de la majorité régionale.

En mai 2009, avant le scrutin européen, le Parlement européen avait modifié son règlement afin d’empêcher M. Le Pen de présider la session inaugurale en tant que doyen d’âge, au cas où il serait élu en France (ce qui a été le cas). Il avait adopté un amendement des socialistes et du PPE prévoyant que le session constitutive du Parlement serait dorénavant assurée par le président sortant ou un de ses vice-présidents.

M. Vauzelle devrait être réélu vendredi président de PACA. Dans la nouvelle assemblée, la gauche compte 72 sièges, l’UMP 30 et le FN 21.

Conseil régional : Le Pen pour ouvrir, Vauzelle pour conclure

La Provence – 25/03/2010

Demain, la première séance du Conseil régional servira notamment à élire le président et les vice-présidents.

Demain, la première séance du Conseil régional servira notamment à élire le président et les vice-présidents. Photo F.P.

Même s’il n’en est pas le président, Jean-Marie Le Pen réserve « une surprise du chef » pour la séance du Conseil régional de demain. À 81 ans, le leader du Front national profitera de son statut de doyen pour prononcer le discours d’ouverture de la nouvelle mandature. Fort de ses 22,8% des voix, au second tour dimanche, et de ses 21 élus, deux de plus qu’en 2004, le FN compte jouer les trouble-fête dans l’hémicycle. Où les 101 autres conseillers régionaux resteront attentifs. « Le Pen est élu comme tout le monde », remarque Thierry Mariani.

Arrivé avec 33% des suffrages, comme Renaud Muselier en 2004, et 30 élus (un de moins à cause de la répartition à la plus forte moyenne) celui qui menait la campagne de l’UMP devrait prendre la présidence du groupe, succédant à Bernard Deflesselles qui a assuré cette fonction pendant dix ans.

À gauche, une réunion de la majorité prévue cet après-midi devrait permettre de voir plus clair. D’abord sur la conduite à tenir face à Jean-Marie Le Pen. « Sortir de la salle quand il prend la parole serait lui faire une publicité trop importante », résume Jacques Olivier, actuel président d’un groupe Verts qui désignera ses nouveaux co-présidents après la séance.

« Cela dépendra des vice-présidences et des présidences de commission. » Destinée à élire le président du Conseil régional pour les quatre ans à venir – Michel Vauzelle (PS) devant l’être dès le premier tour de scrutin – cette plénière permettra en effet de nommer les quinze vice-présidents.

Parmi les 72 conseillers régionaux de la majorité (contre 73 avant), le PS en compte 45 et aura 9 vice-présidents, Europe écologie 18 (4 vice-pdts) et le Front de gauche 9 (2 vice-pdts). Cela aura aussi pour conséquence une redistribution des cartes, le groupe écologiste pesant plus qu’en 2004, (12 membres).

Une minorité qui lui permettra de mettre la pression sur son allié, même si, assure Patrick Mennucci (PS), « on a un accord politique. On discutera et la majorité se fera. » Un Patrick Mennucci qui ne prendra pas la présidence de son groupe.

François TONNEAU

Extrême droite : Qui sont les électeurs du FN ? Le cas marseillais

L’Humanité – 24/03/2010

Le regain du parti d’extrême droite s’appuie sur 
les « petites classes moyennes » orientées à droite, qui constituent son socle depuis les années quatre-vingt. Décryptage.

Marseille, correspondant régional.

Lu dans la presse locale la semaine dernière  : « Comment ne pas comprendre le vote d’un électeur FN habitant un quartier sensible où les zones de non-droit s’étendent… ? » Au-delà de la douteuse compréhension, pas grand monde ne contestera l’image de cet électeur type du parti d’extrême droite, ce bon Français abandonné aux « lois » des cités, ce citoyen débordé par le cours des choses qui crie sa rage en glissant dans l’urne un bulletin de haine. Et pourtant, cet archétype, véhiculé par la thèse du « gaucho lepénisme », chère au politologue Pascal Perrineau, ne repose sur rien, si ce n’est sur l’apparence des choses et une volonté idéologique. La faute au « prolo ». La faute aux « cocos » qui, au moins, avant, savaient le canaliser, le « prolo ». Dès 2002, le chercheur Christophe Traïni dénonçait cette « théorie misérabiliste » du vote FN. Sous son autorité, Joël Gombin a rédigé son mémoire de master sur le vote FN dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse. Il continue de travailler le sujet en vue d’une thèse. De son enquête, il ressort trois conclusions  : il n’y a pas de corrélation entre le vote FN et le vote ouvrier, ni avec la présence d’immigrés, pas plus de lien avec le vote communiste des années soixante-dix et quatre-vingt. L’apparition du vote FN dans les années 1984-86 est le fruit, selon lui, de « la radicalisation d’une frange de la droite ». « Le socle historique du FN en Paca, c’est la petite bourgeoisie (artisans, commerçants, petits chefs d’entreprise) et les rapatriés d’Afrique du Nord », ajoute-t-il. Aujourd’hui, « le vote FN est utilisé comme une manière de voter à droite quand on trouve la droite pas convaincante ».

Regardons les résultats des dernières élections régionales dans les Bouches-du-Rhône, département le plus peuplé de la région, à forte tradition ouvrière et dont la principale ville, Marseille, a souvent été présentée comme la « capitale » du FN. Jean-Marie Le Pen a recueilli 113 118 voix, soit 20,54 %, lors du premier tour et 147 846 voix, soit 22,99 %, lors du second tour.

À Marseille, les scores s’établissent ainsi  : 21,48 % et 22,75 %. Soit dans la moyenne départementale. Marseille la populaire qui fit longtemps figure de terre d’élection du FN  : le raccourci a entretenu le mythe du « gaucho lepénisme ». Pourtant, ce sont « les petites classes moyennes » qui ont fait le succès de Le Pen. La trame urbaine des quartiers Nord de Marseille entre noyaux villageois (part importante de seniors) et cités facilite la lecture « sociale » des élections. Dimanche dernier, dans le bureau du village de Sainte-Marthe, le FN a recueilli 33 % tandis que dans les deux bureaux voisins situés au cœur de l’une des plus fortes concentrations de logements sociaux de France, il a plafonné à 11 %, loin derrière la gauche et l’impressionnante cohorte d’abstentionnistes (59 % au deuxième tour). « Le vote FN est aussi un moyen de se distinguer des classes populaires, surtout lorsqu’elles sont perçues de manière ethnique », pointe Joël Gombin. En raccourci  : je ne suis pas ouvrier et je suis blanc. Il faut ajouter que, selon le sociologue André Donzel, la « propriété » de sa propre résidence est l’une des clés de compréhension de la carte électorale marseillaise. Nous voilà assez loin du brave travailleur assistant de son balcon à la dérive d’une société.

Le tableau devient encore plus lumineux aux portes de Marseille. Les Pennes-Mirabeau (20 390 habitants), Allauch (19 000 habitants), et Plan-de-Cuques (10 536). Entre 26 % et 30 % pour Le Pen lors du second tour. Pas de « quartier sensible » en vue, pas plus que de « zones de non-droit ». Alors  ? Il faut d’abord décrire le « modèle » de ces villes. Elles furent, jusque dans les années soixante-dix, des villages avant de « subir » le phénomène de « périurbanisation ». La croissance démographique a été spectaculaire. Aux catégories populaires – noyau dur originel de ces villages – sont venues s’ajouter des classes moyennes et supérieures. Aujourd’hui, ces villes périphériques représentent le rêve de la campagne près de la ville, ou pour le dire autrement, les avantages de la proximité de la ville sans ses « inconvénients ». Le revenu médian par ménage y est supérieur, voire largement supérieur, à la moyenne de l’aire étudiée. L’accroissement de la population est désormais bien inférieur à la moyenne départementale, illustrant un « entre-soi » concrétisé notamment par le refus, partagé par les édiles et une frange majoritaire de la population, de construire des logements sociaux. Leurs maires, deux sont membres du PS, l’un se définit comme « divers », cultivent un « anti-marseillisme » de bon aloi qui renforcent leurs réélections dans un fauteuil. Ces trois villes ont voté massivement pour Nicolas Sarkozy (entre 35 % et 42 % au premier tour, entre 64 % et 70 % au second) et, depuis de nombreuses années, elles ont accordé au FN des scores bien supérieurs à la moyenne départementale.

« Dans le périurbain, chacun a une “ bonne raison ” de vouloir se protéger », analyse Joël Mongin. Un « autochtone » a mal vécu l’intrusion de ces « cadres parisiens » (même si, pour la plupart, ils n’étaient pas plus parisiens qu’évêques de Canterbury) qui ont renchéri le coût du foncier, compliquant l’installation de ses enfants. Le cadre en question veut se protéger des dangers perçus (insécurité, déclassement). Cette double « bunkérisation » mentale trouve dans le discours « frontiste » de la peur comme un prolongement. Dans ce tableau, il y a presque un côté Désert des Tartares : la ville « périurbaine » en fort retranché face aux périls de la grande ville. « à chaque fois qu’un problème de sécurité se pose, le maire l’explique par la proximité des quartiers Nord de Marseille », relate un militant communiste des Pennes-Mirabeau. « Marseille »… 
ou le mot-clé pour tous les sous-
entendus  : les pauvres, les immigrés… Les « Giovanni Drogo » provençaux se rendront-ils compte trop tard que cela les divertit de l’essentiel  ? 
Reliront-ils avec profit la dernière page du roman de Dino Buzzati  : « Mais une question lui vint ensuite à l’esprit  : et si tout était une erreur  ? ».

Christophe Deroubaix

Michel Vauzelle sera réélu vendredi à la tête de la Région

Le Dauphiné Libéré – 23/03/2010

Photo

Manuel PASCUAL/ Le Dauphine libere/ AGI/ Photopqr

Michel Vauzelle peut être satisfait. Il a apporté sa pierre à l’édifice de la victoire de la gauche. Même si ce n’est pas la plus grosse, loin de là, elle est elle aussi posée dans le jardin de la majorité, carrément sous les fenêtres de l’Élysée. Vu l’implication du président Sarkozy et du gouvernement Fillon, le discours « à élection régionale conséquences régionales » a vite atteint ses limites.

Un record dans le Vaucluse

Mais il y a une autre réalité. Tout d’abord le fait qu’en Paca, la gauche comme la droite aient fait moins qu’en 2004, et ce pour le seul bénéfice du Front National. Dans le Vaucluse, par exemple, même si le FN est très légèrement en dessous de son score de 2004 (27,55 %), il est avec 26,54 % très largement au-dessus de ses scores dans les autres départements (23,85 dans les Alpes-Maritimes et 22,99 dans les Bouches-du-Rhône).

Pour la tête de liste vauclusienne de la gauche, Jean-Louis Joseph (PS), ce serait un corollaire de l’abstention : « Ce sont les extrêmes qui se sont le moins abstenu. Ce n’est pas un vote d’extrémistes, mais de personnes qui ont voulu émettre un vote protestataire face à la politique du gouvernement ».

Pas si sûr… Avec l’abstention, les pertes de voix par rapport à 2004 sont environ de 14 000 pour la gauche, 6 800 pour la droite (qui a en fait légèrement progressé en 2010 sur le département), et de 10 400 pour le FN !

Surexposition médiatique

Pour Thierry Mariani (UMP), l’explication serait ailleurs : « Nous avons sous-estimé le fait que Jean-Marie Le Pen, outre ses apparitions au titre de la campagne qu’il menait en Paca, allait apparaître au niveau national en tant que responsable politique, à l’instar des autres chefs de parti. C’est le jeu, mais il y avait un déséquilibre de moyens. Lui qui dénonce toujours le fait d’être occulté, a été surexposé par rapport aux autres listes de Paca. Et puis les électeurs ont voté selon un climat national, de crise. Il n’y a pas eu de campagne régionale ».

Le FN se place

Thibault de la Tocnaye, tête de liste FN dans le Vaucluse n’est pas surpris de son score : « On savait qu’on avait des réserves de voix, les 3/5 des électeurs de Bompard sont venus vers nous. Les gens se sont rendu compte qu’il n’y avait pas d’autre alternative que nous au PS et à l’UMP. Il y a dans le Vaucluse un ancrage profond du Front National, cela nous ouvre des perspectives intéressantes pour les cantonales et les municipales. Nous aurons certainement des listes dans des villes comme Cavaillon, Sorgues ou Le Pontet » (lire par ailleurs).

Deux discours attendus

Vendredi, à Marseille, les nouveaux conseillers régionaux éliront donc le président de Paca. Ce sera évidemment Michel Vauzelle, il prononcera alors le premier discours de sa troisième mandature. Mais avant lui, un autre discours sera attendu, celui du doyen de l’assemblée, président de droit de la première séance, et ce sera… Jean-Marie Le Pen.

Albert MARCHETTI

Paca : Le Pen présidera la séance inaugurale de la région

 

Le Figaro – 24/03/2010

«J'avais senti le succès venir tout au long de la campagne», a affirmé le président du FN après les résultats des régionales. Crédits photo : AP

Le président du FN explique son succès par «la rancœur envers Nicolas Sarkozy».

«J’ai un peu retrouvé l’atmosphère de ma campagne présidentielle de 2002.» Rencontrant la presse au terme d’un bureau politique du Front national, Jean-Marie Le Pen jubilait, ce mardi, en commentant le score de son parti aux régionales : 11,42% au premier tour et 17,81% en moyenne au second dans les douze régions où il avait pu se maintenir. Jean-Marie Le Pen, pour sa part, a respectivement obtenu 20,27% et 22,87% aux deux tours de scrutin en Provence-Alpes-Côte d’Azur. 

Comble de satisfaction, le président du FN, né en 1928, présidera vendredi, à Marseille, la séance inaugurale du conseil régional en sa qualité de doyen d’âge. Un rôle de pure forme pour une séance qui devrait voir Michel Vauzelle reconduit à la tête de la région. L’intéressé vit toutefois cette situation comme une petite revanche. Au printemps 2009, le Parlement européen avait modifié son règlement intérieur pour l’empêcher de présider la séance inaugurale après les élections européennes du 7 juin dans l’hypothèse où il serait alors le doyen d’âge. Aussi le président du FN est-il bien décidé à se faire plaisir vendredi. «Je vais prononcer un discours, même si les élus de gauche vont sans doute quitter la salle pendant mon allocution», confie-t-il en marge de sa conférence de presse. 

«J’avais senti le succès venir»

Savourant les résultats des régionales comme un grand cru, Jean-Marie Le Pen a assuré qu’il avait annoncé «trois semaines avant le premier tour» que le FN «dépasserait les 10% au plan national» et que lui-même «atteindrait 20% en Provence-Alpes-Côte d’Azur». Les pronostics flatteurs sont de rigueur lorsqu’on est candidat. Au cours de la campagne, les commentateurs se sont donc montrés sceptiques devant les prédictions de Jean-Marie Le Pen, volontiers hâbleur. À tort cette fois-ci. 

«J’avais senti le succès venir tout au long de la campagne», affirme le président du FN. Il a attribué son score à «la rancœur envers Nicolas Sarkozy» et «à l’islamisation, l’insécurité et le chômage». Résolu à savourer son succès, l’ancien candidat à l’Élysée invoque ensuite des raisons plus personnelles. «Je suis un des Français les plus connus. Ma notoriété approche les 100%. Une famille africaine est venue me saluer avec sympathie dans la rue», soutient le président du FN. «C’est un signe qui ne trompe pas. Je fais partie du patrimoine politique français» , se vante l’homme qui fut élu député pour la première fois en janvier 1956. 

Présente à ses côtés, Marine Le Pen, vice-présidente du FN, accuse une fois encore les sondeurs d’avoir «délibérément minimisé les intentions de vote en notre faveur pour dissuader nos électeurs potentiels de se déplacer». À l’en croire, c’est la raison de l’échec des listes FN en Île-de-France, en Basse-Normandie et en Midi-Pyrénées à atteindre la barre fatidique des 10% qui permettait de se maintenir au second tour. Tout en approuvant sa fille du regard, Jean-Marie Le Pen est déjà ailleurs. Il songe à son discours de vendredi. 

Guillaume Perrault

Le Pen sacrera bien Vauzelle en Paca

L’Express – 23/03/2010

Jean-Marie Le Pen ne se verra pas refuser la présidence de la session d'investiture du Conseil régional de PACA.

REUTERS/Jean-Paul Pelissier Jean-Marie Le Pen ne se verra pas refuser la présidence de la session d'investiture du Conseil régional de PACA.

Vendredi prochain, Michel Vauzelle sera officiellement investi à la tête du conseil régional. Traditionellement, c’est le doyen d’âge qui préside la séance inaugurale. Et en Paca, il s’appelle Jean-Marie Le Pen. La gauche n’a pas prévu de se manifester.

Pour une seule et unique séance, Jean-Marie Le Pen, 81 ans, sera bien président. Enfin, il dirigera la séance d’investiture du président du Conseil Régional, car, traditionnellement, c’est au doyen que revient cette tâche. Vendredi, il introduira donc l’élection du socialiste Michel Vauzelle.

Si certains auraient pu croire que le leader frontiste se verrait refuser cet honeur, comme c’était le cas au lendemain des élections européennes en 2009, ils seront bien déçus car Jean-Marie Le Pen présidera bel et bien la séance.

Au printemps 2009, plusieurs députés européens s’étaient indignés que la président du Front national puisse ouvrir la session parlementaire. Ils avaient réussi à modifier le réglement intérieur et le président sortant, Hans-Gert Pöttering avait tenu le perchoir.

Les conseillers régionaux peuvent-ils faire la même chose en Paca? Non, répond l’entourage de Michel Vauzelle. Contrairement au Parlement européen, « il ne s’agit pas d’un réglement intérieur mais d’un dispositif légal prévoyant que le doyen d’âge préside la session d’investiture, le plus jeune faisant fonction de secrétaire. »

Autrement dit, même si Michel Vauzelle n’est pas enchanté par la présidence du frontiste, il ne pourra pas y échapper. En revanche, aucune forme de manifestation n’est prévue. Ni boycott, ni pancartes.

Isabelle Kuehl

Analyses et réactions (suite : 15 articles)

 

Victoire responsable

La Marseillaise – 22/03/2010

C’est un Michel Vauzelle heureux qui a été accueilli au son de « Bandera Rossa », à sa permanence. Photo ML THOMAS

Permanence de Michel Vauzelle. La satisfaction est grande chez les militants présents. Mais c’est avec sérieux qu’ils appréhendent ce nouveau mandat, du fait de l’abstention et du FN.

C’est l’attente dans la permanence de Michel Vauzelle. L’ambiance est plus tendue que la semaine précédente. Qu’ont fait les abstentionnistes du premier tour ? Certes, la victoire est annoncée, attendue, mais, tant que le résultat n’est pas là, la messe n’est pas dite. Premier résultat annoncé, l’Alsace, la droite l’emporte largement. Moment de flottement dans l’assistance. Il sera bref, très vite, les tendances sont annoncées. Pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la victoire est nette et sans bavure, les applaudissements éclatent. La satisfaction est là. Mais, aussi, quasiment dans le même temps, le sérieux, le sens des responsabilités. L’importance du vote Front national et de l’abstention font dire, quasi unanimement, que l’heure est au travail du fait de la situation sociale. Elle est d’autant plus grave que la réforme des collectivités territoriales entraînerait la perte d’autonomie financière et la compétence générale ce qui aurait pour effet de ne plus pouvoir venir en aide aux associations. Tragique pour la société, pain béni pour le FN.

Alors, finalement, c’est peut-être Sébastien Barles, Europe écologie, qui résume le mieux le climat : « Trois mots qualifient mon état d’esprit : humilité, car 3/4 des citoyens se trompent de colère en se réfugiant dans l’abstention ou en faisant le choix de voter FN. Deuxièmement : félicitation pour cette victoire démocratique, écologique et sociale. Enfin, troisième mot : responsabilité. »
Pour Jean-Jacques, « ce soir, c’est encore 22% pour Le Pen et je continue à trembler. C’est aussi 44% pour Vauzelle et 50% d’abstention. Est-ce que cela signifie un ras-le-bol des politiciens ou cela signifie-t-il un renvoi dans les cordes du gouvernement ? »
Garo Hovsépian (PS) se réjouit « de la victoire de Michel Vauzelle ». Il s’inquiète de l’abstention et du score du FN, tout en notant : « Dans les 13/14, je remercie les électeurs qui, massivement, ont soutenu Michel Vauzelle. »
Jocelyn Zeitoun (majorité sortante) considère : « Au-delà de la victoire, annoncée par les sondages mais qui devait se concrétiser dans les urnes, je suis extrêmement inquiet devant le score du FN. Nous sommes là devant une élection qui interpelle. Nous avons gagné, c’est bien. Mais dans quel état est le pays ? Et la réforme des collectivités, la suppression de la clause de compétence générale risque d’aggraver la situation. » Avi Assouli ne dit pas autre chose : « Le FN continue de m’effrayer. Alors, il nous faut travailler pour le peuple, pour les valeurs humanistes. »

Même tonalité chez Myriam Lamare : « Il va falloir mettre cette victoire au service des citoyens. » Fatima Orsatelli, elle aussi nouvelle élue, ajoute : « Face au vote FN et à l’abstention, nous allons devoir encore plus faire et faire savoir. » Pierre Semeriva, Europe écologie, s’inquiète de voir le FN avoir progressé entre les deux tours. Alors que, pour Marie-Arlette Carlotti, « un vrai espoir naît à gauche. Attention, tout n’est pas arrivé, mais les bases sont là. Ceci dit, je ne suis pas dupe, l’abstention et le FN s’adressent au pouvoir, mais aussi, un peu, à nous ».
Christian Pellicani (PC) s’inquiète de l’abstention, du vote FN, il considère : « Cette élection risque d’être le chant du cygne si les mesures concernant les collectivités territoriales sont adoptées. »
Frédéric Rosmini (PS) se projette : « Avec la réforme du scrutin, au lieu de la victoire de la gauche nous aurions dès le premier tour, un grand chelem de la droite. Et la perte de la compétence générale serait une catastrophe pour le corps social. »

Michel Caire

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Le FN gâche le triplé de Vauzelle

Slate.fr – 22/03/2010

Avec 44,1% des voix au second tour, le président socialiste sortant entame un troisième mandat, marqué par un recul de la droite et un regain historique du Front national.

Sans surprise mais sans panache. Dimanche soir, Michel Vauzelle a largement devancé son challenger UMP Thierry Mariani (33,02%). Dans l’ambiance très tranquille de son QG marseillais, place du 4-septembre, il n’a pas versé dans le triomphalisme, laissant la ferveur au Stade-Vélodrome, où l’OM a battu Lyon. Dominateur à Marseille ou Avignon, Vauzelle ne pavoise pas. Pendant quatre ans, l’ancien Garde des sceaux de Mitterrand sait qu’il devra se coltiner un FN puissant, qui a confirmé sa très grande forme avec 22,87% des suffrages.

Un score socialiste moins élevé qu’en 2004

Sur les 123 sièges du conseil régional, l’Alliance de l’olivier (PS-Front de gauche-Europe écologie) en remporte 72, soit un de moins qu’en 2004, l’UMP reste stable avec 30 élus et le FN en comptera 21, contre 11 actuellement. Au terme d’une campagne centrée sur la «résistance» à la politique du président Sarkozy, Michel Vauzelle réalise toutefois un score moins élevé qu’en 2004 (45,17%), malgré le report de voix de ses alliés d’entre deux tours, le Front de gauche (6,1% des voix) et Europe Ecologie (10,9% des suffrages). Le total théorique lui assurait 42,83% des suffrages. Avec 44,1% des voix, Michel Vauzelle n’a toutefois pas conquis les abstentionnistes, malgré un sursaut de quatre points de la participation en Paca (52,21%).

Qu’importe. «C’est toute la France des régions qui a dit non à la politique de Sarkozy, non à la destruction des libertés publiques et de la sécurité, s’est félicité Michel Vauzelle. La Provence n’est pas la propriété de la droite, mais une région de gauche.» Ne lui parlez pas de contre-performance par rapport à 2004. «Si le Front national n’avait pas, à cause de la droite, fait un score aussi préoccupant, nous aurions obtenu une plus large majorité», affirme Michel Vauzelle, qui fera de l’emploi et du logement ses priorités. De son côté, Laurence Vichnievsky, tête de liste Europe Écologie au premier tour appelle à «l’humilité»: «L’essentiel a été préservé grâce à notre rassemblement, il faut rester humble devant un taux d’abstention trop fort et un taux pour le FN trop fort également», a commenté la magistrate, pour qui la région devra «être très attentive à ces gestes de désespérance».

Le Pen guest star du conseil régional

Ironie du sort, vendredi, c’est le leader frontiste Jean-Marie Le Pen, élu le plus âgé (81 ans), qui conduira la séance d’investiture comme le veut la tradition. Et si Vauzelle rempile, le Front national est bien le vrai gagnant de ces élections régionales. Son score du premier tour (20,3%) avait étonné. Celui du second (22,8%), supérieur aux 21% obtenus en 2004 par Guy Macary, interroge alors que le parti avait été donné moribond après la présidentielle. Le probable report des voix issues de la Ligue du sud de Jacques Bompard (2, 69% au premier tour), n’explique pas tout. Jean-Marie Le Pen y voit «l’effondrement du sarkozysme».

Il est flagrant en Paca. «J’ai perdu et je l’assume», expliquait dimanche soir très tard Thierry Mariani, qui a mis un temps fou à commenter publiquement sa défaite. Nommé en urgence après le retrait du maire de Toulon Hubert Falco, le député UMP du Vaucluse, qui a fait campagne notamment sur la sécurité, n’aura pas réussi à mordre sur les terres du Front national, ni à convaincre un électorat de droite déboussolé. «Sur les marchés, les gens s’interrogeaient sur l’ouverture. Peut-être fallait-il expliquer les réformes qui se sont succédées depuis deux ans et demi», concède Thierry Mariani, pour qui «le contexte national fait que la France n’était pas prête à entendre» un message de mobilisation. Arrivé en tête au premier tour avec 26,6% de voix, il réalise le même score que le député Renaud Muselier en 2004, soit 33,8% des voix. Il se console en faisant les comptes. «Le PS baisse, le FN monte et nous, on reste stable.»

Estrosi battu dans son fief

Renaud Muselier voit dans le fort score du FN la marque d’une «exaspération» de l’électorat de droite: «Les gens se posent de vraies questions sur l’avenir du pays. Il y a un doute sur notre lisibilité. Nous sommes à mi-mandat. Il nous reste deux ans pour agir.» Reste que certains résultats sonnent comme une alerte. A Nice (Alpes-Maritimes), fief du ministre de l’Industrie Christian Estrosi, la gauche dame le pion à l’UMP avec 39,12% des voix contre 36,32% pour le parti présidentiel. «Ces mauvais résultats pour la majorité présidentielle appellent tous ses responsables et ses élus à de nouvelles initiatives en faveur des priorités réaffirmées par les Français, l’emploi et la sécurité notamment», estime le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Bref, une vraie remise en question.

Armelle Muraour

Photo: Jean-Marie Le Pen embrassé par sa petite fille Marion (à dr.) et une fan, le 21 mars 2010 à Nice. REUTERS/Eric Gaillard

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Résultats Régionales PACA 2010 : 1ères réactions et analyses (13 articles)

Régionales : Michel Vauzelle réussit la passe de trois en Paca

La Provence – 22/03/2010

Michel Vauzelle est réélu président de Région Paca. Infographie LP

Avec 44,11%, le président sortant assure sa réélection. Il devance Thierry Mariani (33,02%) et Jean-Marie Le Pen (22,87%).

Le ministère de l’Intérieur vient de communiquer les chiffes définitifs des élections régionales en Paca. Avec 44,11%, le président sortant assure sa réélection. Il devance Thierry Mariani (33,02%) et Jean-Marie Le Pen (22,87%). L’abstention est de 47,79%.

Conduite par Michel Vauzelle (PS), la liste de gauche qui a fusionné avec Europe écologie et le Front de gauche obtient un score légérement inférieur à celui de 2004. L’alliance UMP-Nouveau centre-MPF représentée par Thierry Mariani ferait un score juste en dessous de celui de Renaud Muselier en 2004 (33,82%).

Avec 22,87%, Jean-Marie Le Pen améliore son score du premier tour qui était de 20,29%. Il a largement récupéré les voix qui s’étaient portées sur Jacques Bompard la semaine dernière. Traditionnellement, le Front national recule de quelques points au second tour. Il n’en a rien été cette fois…

A la lecture de ces chiffres, les listes Vauzelle obtiendraient 72 conseillers régionaux (contre 73 en 2004). L’UMP en aurait 30 et le Front national 21.

Alpes-de-Haute-Provence

Le président de la Région a obtenu 53,60% dans les Alpes-de-Haute-Provence. Thierry Mariani est loin derrière avec 29,10% des voix, suivi par Jean-Marie Le Pen (17,20%).

Alpes-Maritimes

En tête, on trouve Thierry Mariani avec 38,31%, suivi de Michel Vauzelle (37,84%) et de Jean-Marie Le Pen (23,85%). L’abstention a été de 49,28%.

Bouches-du-Rhône

Michel Vauzelle, le président de la région, est arrivé largement en tête dans les Bouches-du-Rhône avec 49,46% des suffrages. Il est suivi de Thierry Mariani qui a obtenu 27,55% des voix. Jean-Marie Le Pen arrive dernier avec 22,99% des suffrages. Dans le département, l’abstention a été forte avec 48,35%.

Hautes-Alpes

Michel Vauzelle reste en tête avec 53,90% des voix. Le candidat UMP, Thierry Mariani, a obtenu 31,80% des suffrages. Jean-Marie Le Pen, lui, est troisième avec 14,30% des suffrages.

Var

Thierry Mariani arrive en tête des élections régionales dans le Var avec 39,70% des suffrages contre 38,30% pour Michel Vauzelle. Jean-Marie Le Pen, réalise également un bon score avec 22,10% des voix. Le taux d’abstention a été de 48,6% dans le département.

Vaucluse

Jean-Marie le Pen (FN) a obtenu un important résultat dans le Vaucluse avec 26,50% des suffrages. Mais Michel Vauzelle reste en tête (42,90%), suivi de loin par Thierry Mariani (UMP) avec 30,50% des voix.

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La parole des citoyens

La Marseillaise – 22/03/2010

Editorial
Les électeurs ont tranché : la quasi totalité des régions métropolitaines sera gérée par une gauche rose, verte et rouge. Victorieuse car rassemblée le plus souvent.  La droite ne conserve désormais qu’une seule région.
Après la gifle infligée par les Français il y a une semaine, le second tour a non seulement confirmé mais surtout amplifié le profond désaveu des électeurs face aux choix politiques de Matignon, de l’Elysée et de leurs amis en régions.
Plus que jamais, sauf à s’inscrire dans un déni de démocratie, le message sorti des urnes doit être entendu. Le premier signe que devrait donner l’Elysée ne saurait ainsi se résumer à un ravalement de façade consistant en un quelconque remaniement de gouvernement. Plus que jamais, la question des réformes engagées ou programmées par l’Elysée doit être posée. Non pas pour évoquer une pause mais pour mettre au rebut les projets d’attaques des retraites ou autres sujets de remise en cause des droits des citoyens.
A gauche, les responsabilités confiées par les électeurs sont ainsi immenses. Dans les régions, bien sûr, afin de mettre en œuvre des politiques audacieuses répondant aux attentes des populations locales.
Au niveau national, aussi, la gauche devra répondre au message des électeurs. Rassemblée et porteuse d’ambitions nouvelles qui se dessinent, la gauche a montré qu’elle peut gagner, forte de ses valeurs plurielles en matière sociale et écologique.
Pour l’avenir qui débute aujourd’hui, le travail reste immense afin de ne plus décevoir la parole citoyenne. D’autant que la droite et son extrême restent à l’affût.

PIERRE BASTIEN

https://i0.wp.com/www.lamarseillaise.fr/images/stories/photos_papier/POLITIQUE/INFOGRAPHIE%20RESULTATS%20REGIONALES%20PACA.jpg

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Résultats Régionales PACA 2nd tour

elections.interieur.gouv.fr – 22/03/2010

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RESULTATS 2nd TOUR*

Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 3 347 144
Abstentions 1 599 747 47,79
Votants 1 747 397 52,21
Blancs ou nuls 53 238 1,59 3,05
Exprimés 1 694 159 50,62 96,95
Liste conduite par Voix % Exprimés Sièges
M. Jean-Marie LE PEN (LFN) 387 481 22,87 21
M. Thierry MARIANI (LMAJ) 559 381 33,02 30
M. Michel VAUZELLE (LUG) 747 297 44,11 72

Résultats Régionales PACA 2nd tour : VAUCLUSE (84)

elections.interieur.gouv.fr – 22/03/2010

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RESULTATS 2nd TOUR*

Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 376 387
Abstentions 168 349 44,73
Votants 208 038 55,27
Blancs ou nuls 7 514 2,00 3,61
Exprimés 200 524 53,28 96,39
Liste conduite par Voix % Exprimés
M. Jean-Marie LE PEN (LFN) 53 221 26,54
M. Thierry MARIANI (LMAJ) 61 232 30,54
M. Michel VAUZELLE (LUG) 86 071 42,92

Résultats Régionales PACA 2nd tour : VAR (83)

elections.interieur.gouv.fr – 22/03/2010

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RESULTATS 2nd TOUR*

Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 730 184
Abstentions 354 582 48,56
Votants 375 602 51,44
Blancs ou nuls 10 671 1,46 2,84
Exprimés 364 931 49,98 97,16
Liste conduite par Voix % Exprimés
M. Jean-Marie LE PEN (LFN) 80 511 22,06
M. Thierry MARIANI (LMAJ) 144 812 39,68
M. Michel VAUZELLE (LUG) 139 608 38,26