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Thierry Mariani : « J’ai pris une certaine distance »

 

La Provence – 07/04/2010

Après ses critiques contre Sarkozy, le député UMP du Vaucluse s’explique.

Après une éclipse de quatre jours, Thierry Mariani est réapparu hier matin à l'Assemblée nationale. Photo patrick nosetto

Sa sortie avait surpris. Le 31 mars, Thierry Mariani fut l’un des rares députés UMP à refuser l’invitation de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. « Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses », avait asséné le vauclusien, avant de s’éclipser. Et de couper les ponts avec le président de la République dont il était proche, mais qui ne l’a pas vu non plus au dîner organisé le lendemain avec les têtes de liste UMP aux régionales. Thierry Mariani est réapparu hier matin à l’Assemblée nationale, mais n’a toujours pas digéré le remaniement ministériel où, malgré les promesses, il a vu des élus « plus critiques » prendre les portefeuilles.

– Comment expliquer la virulence de vos propos et le silence de quatre jours qui a suivi ?
Thierry Mariani :
« J’ai dit tout haut ce qu’un certain nombre de députés pensent tout bas. Plusieurs jours avant, j’avais évoqué ces élus qui crachent à la gueule du Président et qui sont récompensés, quand d’autres, plus fidèles, ne le sont pas. Presque personne n’avait relevé. J’ai reformulé ma remarque. Je ne regrette pas ce que j’ai dit, je le maintiens, mais je passe à autre chose.

– En voulez-vous à Nicolas Sarkozy à cause du remaniement ministériel ?
T.M. :
Ne pas être pris alors que des choses avaient été dites ne rend jamais heureux, mais on peut passer outre. Ce qui me choque, c’est de voir que sur trois ministres promus après les régionales, deux ne se sont pas illustrés par leur solidarité envers le gouvernement. C’est le moins que l’on puisse dire. Tout ça est une question d’attitude. Ce mardi matin, en réunion de groupe à l’Assemblée, on nous a encore demandé de serrer les rangs au sein de la majorité. Je veux bien, mais c’est l’inverse qui s’est produit.

– Y voyez-vous une forme d’injustice ?
T.M. : Le sentiment d’injustice est terrible. Et me procure le même type d’inquiétude que ce qui se passe dans la gendarmerie. Ces gens se font traiter de tous les noms tous les jours et personne ne dit rien. Là, un officier-chercheur se fait radier à vie pour avoir rendu un rapport autorisé. Je comprends les spécificités militaires, mais ce manque de tolérance et cette inégalité de traitement me choque. Et je ne peux m’empêcher de faire le parallèle.

– Nicolas Sarkozy a paru agacé par votre sortie, parlant de « cour de récréation »…

T.M. : Sauf qu’on n’est justement pas dans une cour de récréation où l’on distribue des bons ou des mauvais points aux élèves. La liberté de pensée et de parole existe et est heureusement préservée. Simplement, nous sommes des gens respectables. Et quand on donne une parole, on doit justement la respecter.

– Les relations sont-elles rompues avec le chef de l’État ?

T.M. : Disons qu’une certaine distance a été prise et ce qui vient de se passer rendra cette distance durable. Maintenant, je me suis remis au travail. J’espère être rapporteur du futur projet de loi sur l’immigration.

– La parenthèse des régionales s’est-elle refermée ?
T.M. : On n’a rien à se reprocher sur la campagne. J’attends maintenant les suites de mon recours. J’espère que les dépenses de communication faites par l’équipe Vauzelle aux frais du contribuable, ce que j’ai dénoncé, constats d’huissier à l’appui, seront réintégrées dans ses comptes de campagne. Cela ferait jurisprudence. Mais je ne cherche pas l’invalidation. On a perdu, il faut être beau joueur. »

Recueilli par François TONNEAU 

PACA : ces députés UMP qui énervent l’Elysée

Le Buzz des Régionales – 05/04/2010

Thierry Mariani, ancien tête de liste UMP aux régionales en PACA, a été le premier à critiquer publiquement et avec insistance, Nicolas Sarkozy. Il n’est plus seul. Depuis le recadrage des députés UMP, mercredi dernier à l’Elysée, par Nicolas Sarkozy en personne, d’autres voix se sont élevées en PACA. Jean-Pierre Giran, député du Var, fait partie des treize parlementaires récalcitrants qui réclament la suspension du bouclier fiscal. Tout comme Lionnel Luca, député des Alpes Maritimes, qui déclare au Nouvel Obs que « supprimer le bouclier fiscal serait une mesure tout à fait légitime, avec la suppression de l’ISF et en créant une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu. »

Tout aussi énervant pour le locataire de l’Elysée, le député des Alpes-Maritimes et vice-président du groupe UMP de l’Assemblée, Jean Léonetti, que l’on sent prêt à ruer dans les brancards, avec d’autres parlementaires. « Ce que craignaient les députés, après la veste des régionales, explique-t-il également au Nouvel Obs, c’était d’avoir encore à se payer la taxe carbone et une réforme de la procédure pénale qui ne peuvent que leur attirer des désagréments. La majorité est prête à aller au combat sur les retraites, elle n’est pas prête à se battre pour une réforme de la justice qui va mobiliser tous les lobbies. Alors on va bien empaqueter la garde à vue, parce qu’on est obligé de le faire. Le reste, on remettra à plus tard. »

Les députés UMP en colère sauront-ils résister aux fortes pressions qu’ils subissent ? Pour l’instant, certains le pensent. Dans d’autres circonscriptions, on râle en coulisses et on ouvre aussitôt après le parapluie pour se protéger de la grêle élyséenne promise par les proches du président. D’ailleurs, pour bien faire comprendre que Nicolas Sarkozy ne laissera pas la chienlit s’installer à l’UMP, on cite souvent, en exemple à ne pas suivre, Thierry Mariani. Selon France-Inter, des collaborateurs de Nicolas Sarkozy auraient déclaré, au sujet du député du Vaucluse : « Ce qu’il a dit n’est pas très judicieux. Il a commis une erreur. Sarkozy va le tuer politiquement. » Ironie du sort ou signe du destin, même chassé de son parti, Thierry Mariani pourra conserver sur sa carte de visite le sigle UMP. Il suffira d’y lire désormais : Un Mort Politique…

Sarkozy de + en + seul (2 articles)

Pour le sénateur UMP Alain Lambert, Nicolas Sarkozy entraîne la droite « droit dans l’abîme »

Le Monde – 02/04/2010

« Si le président de la République n’est pas seul en cause dans l’échec des régionales, il l’est pour une partie non négligeable. Et il a eu le grand tort de ne pas le reconnaître avec humilité devant les Français. » Cette phrase n’émane pas d’un responsable du Parti socialiste ou d’Europe Ecologie, mais bien d’un élu de l’UMP, le sénateur de l’Orne et ancien ministre du budget Alain Lambert.

Vendredi 2 avril, le parlementaire a publié, sur le site web de la chaîne Public Sénat, une tribune au vitriol contre le chef de l’Etat, qui fait elle-même suite à deux messages assez critiques, rédigés la veille sur le réseau de micro-blogging Twitter. Amplement repris par la presse, qui y avait vu un nouveau signe de fronde anti-Sarkozy au sein de la majorité, ces « tweets » sont à l’origine du texte d’Alain Lambert.

« Me voilà convoqué au tribunal médiatique pour anti-sarkozysme primaire », écrit le sénateur dès l’introduction, avant de rappeler qu’il soutient le chef de l’Etat « depuis 1992 » et même « en 1995 où il était très isolé » par son rôle de premier plan auprès d’Edouard Balladur, adversaire et ennemi juré de Jacques Chirac.

« UN HOMME DONT LE PREMIER GESTE FUT DE SE RENDRE AU FOUQUET’S »

Ce soutien, appuie l’élu, lui donne la légitimité pour critiquer le chef de l’Etat, a contrario de « la cour qui le flatte aujourd’hui et l’entretient dans une perception de la France qui n’est pas la mienne », poursuit Alain Lambert, avant d’ajouter : « Pour ma part, j’ai toujours considéré qu’il était plus loyal d’exprimer franchement ma pensée. »

Force est de constater que la critique est franche : en premier lieu, rapporte l’élu, il faut entendre la critique d’électeurs « déboussolés, se sentant méprisés, tenus pour quantité négligeable », contre « un comportement désinvolte, irrespectueux de ceux qui avaient porté à la présidence de la France un homme dont le premier geste fut de se rendre… au Fouquet’s ! Quel symbole ! ».

Alain Lambert rappelle ensuite les griefs martelés depuis la défaite aux régionales, contre « des décisions aussi discutables que des taxes nouvelles, l’ouverture à gauche débridée, des paroles aussi surprenantes que ‘le Parlement, je m’en moque, j’ai décidé' ».

« SES MÉTHODES NOUS ENTRAÎNENT DROIT DANS L’ABÎME »

Pour le sénateur, il faut donc cesser « le concert des hypocrites », car « aujourd’hui [Nicolas Sarkozy] n’est pas en situation de faire gagner nos idées en 2012. Alors à quoi sert-il de lui faire croire ? Sinon à persister dans ses méthodes qu’il croit bonnes depuis trois ans et qui nous entraînent tout droit dans l’abîme ».

Alain Lambert conclut en proposant une rencontre entre les anciens premiers ministres de droite, MM. Juppé, Raffarin, Villepin, et l’actuel, François Fillon, « pour envisager toutes les éventualités ». Selon lui, cette rencontre permettrait d’engager « une réflexion sans tabous et surtout dans l’exclusif intérêt supérieur du pays ».

Le sénateur de l’Orne n’est pas le premier à critiquer Nicolas Sarkozy dans les rangs de la majorité. Sénateur, ancien ministre, respecté pour ses compétences de fiscaliste, ce franc-tireur ne craint pas la sanction. Mais il atteint dans ce texte un niveau de virulence rare pour un membre de la majorité.

Malgré les appels à l’unité et à faire front derrière le chef de l’Etat, les rancœurs continuent de s’étaler à l’UMP. Mercredi, Thierry Mariani, candidat de la majorité en région PACA, à qui on avait promis un maroquin en échange de sa participation à ce scrutin pour lequel il n’était pas enthousiaste, a boycotté la réunion à l’Elysée des têtes de liste du parti pour les régionales. En expliquant : « Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses. »

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Thierry Mariani & Nicolas Sarkozy

Mariani, un furieux en Sarkosie

Le JDD – 02/04/2010

Thierry Mariani a l'impression d'avoir été trahi par Nicolas Sarkozy. (Reuters)

Thierry Mariani s’attendait, comme Nicolas Sarkozy lui aurait promis, à entrer au gouvernement lors du dernier remaniement. Recalé, le député du Vaucluse est furieux et a le sentiment d’avoir été « pris pour un con« . L’Elysée est plus qu’agacée par cette saillie d’un fidèle du chef de l’Etat. Les députés, eux, font part de leur malaise au JDD.fr.

« Comme beaucoup d’autres, Sarkozy m’a pris pour un con. Je reste un con mais je sais ce qu’il me reste à faire. » Ce qu’il fait, Thierry Mariani, c’est évacuer sa colère, comme le rapporte le Canard enchaîné. Ce qu’il a fait, aussi, c’est boycotter la rencontre des députés avec Nicolas Sarkozy. Ce qu’il va faire demain? Bien malin celui qui détient la réponse. Des élus affirment qu’il est injoignable depuis plusieurs jours. LeJDD.fr confirme. Même son répondeur est indisponible. Thierry Mariani est en colère, et chercherait un peu de calme pour retrouver ses esprits et décider de son avenir. En sarkosie, ou ailleurs.

Compagnon de route de Nicolas Sarkozy depuis longtemps, Thierry Mariani a franchi la ligne blanche. Après la défection d’Hubert Falco, le maire de Toulon, il avait accepté -à la demande du chef de l’Etat- de monter au front dans les régionales, dans la difficile région PACA, où il a perdu au second tour avec un score honorable (33,02%). En échange de ce « sacrifice », le chef de l’Etat lui aurait promis un maroquin. « Je ne pense pas qu’une entrée au gouvernement se fasse sur une promesse orale« , confie anonymement un député au JDD.fr. Thierry Mariani pense le contraire, et vit l’entrée au gouvernement de François Baroin et George Tron –un chiraquien et un villepiniste qui n’ont pas hésité à critiquer l’action présidentielle par le passé- comme une trahison.

« Sarkozy va le tuer politiquement »

A l’Elysée, sa colère agace au plus haut point. Le député du Vaucluse, fidèle parmi les fidèles, est désormais dans le viseur. « Ce qu’il a dit n’est pas très judicieux. Il a commis une erreur« , assure un collaborateur de Nicolas Sarkozy, dans des propos rapportés par France Inter, vendredi matin. « Sarkozy va le tuer politiquement« , pronostique un autre.

Parmi les députés, on se serait bien passé de cette énième polémique, alors que leurs rapports avec le chef de l’Etat sont pour le moins délicats. Peu osent aborder le sujet. Marc Lefur, député des Côtes d’Armor, consent à admettre qu’il « comprend sa déception car il s’est beaucoup battu aux côtés de Nicolas Sarkozy« . Il n’en dira pas plus. Hervé Mariton sera encore moins bavard. Les critiques à l’encontre de Nicolas Sarkozy? « Je n’ai pas d’avis. » Le boycott des réunions des députés? « Je n’ai pas d’avis. » Les attaques contre son ami villepiniste Georges Tron, nouvellement entré au gouvernement? « Je n’ai toujours pas d’avis. » D’autres refusent carrément la conversation. Le sujet est brûlant. « Même en off, je ne peux rien vous dire. Comprenez-moi…« , conclut un dernier.

La révolte réfléchie de Thierry Mariani

La Provence – 02/04/2010

L’ex-tête de liste UMP aux régionales a pris ses distances mais… reste présent

Thierry Mariani, candidat malheureux en Paca, a zappé, hier, le dîner avec toutes les têtes de liste des régionales.

Thierry Mariani, candidat malheureux en Paca, a zappé, hier, le dîner avec toutes les têtes de liste des régionales. Photo Patrick Nosetto

Il a déserté le paysage et sa famille politique. Mais continue d’agiter le microcosme. Après avoir été absent à la réunion de groupe des députés UMP mardi, boycotté la rencontre entre le Président et ses élus mercredi, Thierry Mariani, candidat malheureux à la région Paca a également zappé, hier soir, le dîner à l’Élysée avec l’ensemble des têtes de liste des régionales.

Digérant, en solo, sa colère et son extrême amertume d’avoir été écarté du remaniement gouvernemental qui aurait pu lui profiter. Mais ses proches l’affirment : « Il se repose et sera de retour mardi à l’Assemblée » . D’autres vont jusqu’à murmurer que le député du Vaucluse aurait pris du recul à l’étranger pour ce week-end pascal. Qu’importe. Il y a des silences assourdissants. Surtout après avoir parlé très fort.

« Quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses »
, a-t-il lancé sibyllin, avant-hier, comme une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy. Une semaine avant, ce sarkozyste pur jus avait déjà exprimé sa déception de voir entrer villepinistes et chiraquiens au gouvernement alors que des promesses lui avaient été faites entre les deux tours. Regrettant, dans les colonnes de La Provence, « que les trois promus au gouvernement ont toujours été très critiques ».

À l’Élysée, ses sorties ont fini par agacer. « On n’est pas dans une cour de récréation » a rétorqué sans détour le Président. « Une logique du rapport des forces qui prévaut sur l’affect et le dévouement », commente-t-on dans les coulisses du parti présidentiel. Fidèle parmi les fidèles, Thierry Mariani, grognard de la « Sarkozie », avait accepté, à la demande présidentielle, après la défection du secrétaire d’État à la Défense et maire de Toulon Hubert Falco, de prendre la relève et de battre la campagne des régionales.

Un scrutin perdu avec les honneurs. Thierry Mariani relevant le défi avec énergie. « Il a fait le job, il faut savoir montrer les crocs », explique un parlementaire des Bouches-du-Rhône. « C’est un homme courageux et la vie politique est difficile », remarque le député marseillais Renaud Muselier qui, après avoir également tapé du poing sur la table avec son fameux « lorsqu’on est fidèle, on voit toujours passer les trains », lancé à l’attention de Jacques Chirac, a finalement été nommé secrétaire d’État aux Affaires étrangères en 2002.

« Des aigreurs, cela peut arriver mais il saura passer outre
« , affirme de son côté Bernard Deflesselles, élu à ses côtés au Conseil régional. Reste que le bon soldat Mariani, prêt à servir, et qui s’était déclaré « disponible » un jour d’octobre 2009, risque bien de l’être un peu moins.

Marjory CHOURAQUI

UMP : Mariani boycotte Sarkozy

Le Figaro – 31/03/2010

Le député UMP Thierry Mariani, longtemps fidèle parmi les fidèles de Nicolas Sarkozy, a annoncé qu’il boycotterait la rencontre, cet après-midi à l’Elysée, des élus UMP avec le chef de l’Etat en lançant : « quand on est pris pour un con, il faut savoir terminer les choses ».

Interrogé par l’AFP sur ses attentes par rapport à la rencontre, l’ancien candidat UMP à la présidence du Conseil régional de Paca a répondu : « je n’irai pas, tout comme je n’irai pas au dîner demain soir à l’Elysée avec l’ensemble des têtes de liste UMP des régionales ». « Quand on est pris pour un con, il faut savoir, à un moment, terminer les choses ! », s’est-il justifié, sans vouloir préciser les raisons de sa colère.

Alors qu’on lui demandait si cela voulait dire qu’il rompait définitivement avec Nicolas Sarkozy, dont il a longtemps été l’un des plus proches, le député du Vaucluse a répondu : « vous avez ma déclaration officielle ».

Régionales : les cartes des résultats Paca décryptées

29 mars 2010 2 commentaires

La Provence – 29/03/2010

Après la mise en ligne par LaProvence.com de cartes expliquant le vote des élections régionales en Paca, Virginie Martin, politologue et professeur à l’école Euromed Management, analyse pour nous les résultats de ce scrutin

Le vote FN en PACA est multiple

Dans la région, le FN a réalisé un score de 22,87%. Infographie LP

Il existe un dénominateur commun dans les motivations du vote FN en PACA. C’est bien sûr le problème de l’immigration et de l’identité locale. Mais Virgine Martin veut distinguer deux types d’électeurs frontistes, selon les différents départements. D’abord, dans le Var et les Alpes Maritimes, ce sont des électeurs traditionnellement à droite, qui se sont extrêmisés, suite à la déception de la politique de Nicolas Sarkozy au niveau national : « Sarkozy n’a pas apporté de réponses assez fortes, et n’a pas pu appliquer nationalement la politique très à droite qu’il avait promis en 2007 » indique la politologue. Elle ajoute que « s’ils ont pu être séduits par le ministère de l’Identité nationale, l’ouverture à gauche, avec les entrées au gouvernement de personnalités comme Bernard Kouchner ou Fadela Amara, est quelque chose qu’ils ont eu du mal à digérer, (…) c’était un grand ecart impossible, et les électeurs ont donc basculé à l’extrême droite« . La formule de Jean-Marie Le Pen s’est donc avérée exacte et « les électeurs ont préféré l’originale à la copie« . Mais le très bon score du FN en Paca est aussi le fait d’électeurs moins marqués idéologiquement à droite. La désespérance sociale et économique explique aussi ce vote et, les villes avec de forts taux de chômage, autour de l’étang de Berre par exemple, ont massivement voté Le Pen. Ici on est passé d’un extrême à l’autre, et le passage du Parti communiste au Front national n’est pas quelque chose de rare. Ce sont des régions où l’abstention aussi a été très forte, et où le désespoir envers le monde politique est vivace.

Michel Vauzelle reforme la gauche plurielle

Sur l'ensemble de la région, le PS a recueilli 44,1% des suffrages.

Si après ses deux précédents mandats, Michel Vauzelle dispose d’un bilan correct, d’une assez bonne image et d’un réseau important, son large succès s’explique d’abord par l’alliance spontanée qu’il a su former. En effet l’électeur lambda n’a que très peu pris en compte ses résultats, les compétences du Conseil régional restant assez floues. C’est grâce au report presque intégral des voix du Front de gauche au second tour et à l’absence de calculs politiques trop visibles avec Europe écologie que Michel Vauzelle a pu forger sa victoire. « Le président sortant a profité d’un alignement quasi militaire du Front de gauche et a réussi à faire passer son alliance avec Europe écologie comme naturelle, il a formé une gauche plurielle renouvelée » constate Virginie Martin. Pour elle, Vauzelle a églement profité de « la fin du sarkozisme de gauche, interventionniste, les électeurs de gauche s’étant aperçu que Sarkozy appliquait en fait une politique de droite traditionnelle« .

Le jeu des vases communiquants peu favorable à l’UMP

Sur l'ensemble de la région, l'UMP a recueilli 33,02% des suffrages.

Dans ces conditions, Thierry Mariani a donc particulièrement souffert. Entre les déçus de la politique nationale de Nicolas Sarkozy et les bastions de l’UMP passés au Front national, l’élection semblait ingagnable. Là encore, les raisons semblent plus liées à la politique nationale qu’à un véritable faute du candidat Mariani. « L’ouverture à gauche a , je pense, était une erreur fondamentale, (…) le choix d’Eric Besson au ministère de l’identité nationale, par exemple, constitue une pirouette politique impossible et non comprise par l’électorat de l’UMP » note la politologue. Quant au thème de l’insécurité, il a été trop tardivement évoqué par la droite pour répondre aux inquiétudes de sa clientèle traditionnelle… d’autant que le terrain était déjà occupé par le FN. Le bilan catastrophique de Sarkozy sur ce point a donc coûté cher à l’UMP dans la région, les électeurs préférant se tourner vers Jean-Marie Le Pen.

Une abstention structurelle

La carte de l'abstention en Paca.

Même s’il y a eu un léger mieux lors du second tour, l’abstention lors de ces élections est l’un des grands enseignements à retenir. Si Virginie Martin en impute une bonne partie au manque de visibilité quand aux compétences des conseils régionaux et au fait que, cette fois, elles n’étaient pas couplées avec d’autres élections (cantonales par exemple), c’est  surtout une abstention structurelle, à laquelle on assiste depuis plus de vingt ans. « La forte participation aux présidentielles de 2007 n’était que la poudre aux yeux, largement explicable par la peopolisation des deux candidats et le cirque médiatique orchestré par des boites de communication spécialisées en consulting d’entreprise, (…) ce scrutin n’avait plus grand chose de politique » s’indigne-t-elle. « On est juste revenu à la normale » ajoute-t-elle « il y a une vraie crise de la représentation politique et les électeurs ont vraiment le sentiment que les hommes politiques ne peuvent plus agir pour les protéger contre le chomage, la mondialistions ou l’émergeance de nouveau pays industrialisés« . « Si on ajoute à ça les différentes affaires qui ont ébranlé le monde politique les 30 dernières années, on comprends mieux la véritable crise de confiance entre les citoyens et leurs élus ».

Pierre KOROBEINIK 

La Commission permanente de PACA

Nicerendezvous.com – 26/03/2010

vauzelle-president-pacaNICE PROVENCE CÔTE D’AZUR – À l’Assemblée plénière du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, Michel Vauzelle élu Président à la majorité absolue des suffrages a prononcé son discours d’investiture, ceint d’une écharpe aux couleurs de la région. Il a fait la promesse de se battre contre la suppression des conseillers régionaux après avoir rappelé que c’était sans doute la dernière fois qu’un président de conseil régional ouvrait une mandature en raison de la réforme des collectivités territoriales que mène Nicolas Sarkozy.
Vauzelle a ponctué son discours d’un « Vive la région, vive la France, vive la République ! ».

Michel Vauzelle, Président sortant du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur a été réélu à la majorité absolue des suffrages, ce vendredi 26 mars 2010, à la présidence de l’Institution avec 72 voix recueillies par la liste « Notre Région rassemblée, solidaire et écologique » contre 30 voix recueillies par la liste « La France change, notre Région doit changer aussi » conduite par Thierry Mariani et 21 recueillies par la liste « Front National » conduite par Lydia Schenardi.
La Commission permanente a ensuite été constituée : outre le Président du Conseil régional Michel Vauzelle, elle comprend 62 membres dont 14 Vice-présidents. Les membres de cette instance ont ensuite été élus.

VW

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Liste « Notre Région rassemblée, solidaire et écologique »

Premier Vice-président
Patrick ALLEMAND

Deuxième Vice-président Annick DELHAYE

Troisième Vice-président Joël GIRAUD

Quatrième Vice-président Mireille PEIRANO

Cinquième Vice-président
Jean-Louis JOSEPH

Sixième Vice-président Pascale GÉRARD

Septième Vice-président André ASCHIERI

Huitième Vice-président Nathalie LEFEBVRE

Neuvième Vice-président Patrick MENNUCCI

Dixième Vice-président Cécile HELLE

Onzième Vice-président Christophe CASTANER

Douzième Vice-président Gaëlle LENFANT

Treizième Vice-président
Jean-Yves PETIT

Quatorzième Vice-président Anne-Marie HAUTANT

Premier membre
Ladislas POLSKI

Deuxième membre Christine NIVOU

Troisième membre Jean-Louis CANAL

Quatrième membre Christine MIRAUCHAUX

Cinquième membre Gérard FRISONI

Sixième membre Anne-Julie CLARY

Septième membre Mohamed RAFAÏ

Huitième membre Sophie DEGIOANNI

Neuvième membre Jocelyn ZEITOUN

Dixième membre Fatima ORSATELLI

Onzième membre Robert ALFONSI

Douzième membre Françoise FLOUPIN

Treizième membre Sébastien JIBRAYEL

Quatorzième membre Nadia BOULAINSEUR

Quinzième membre Pierre MEFFRE

Seizième membre Martine CARRIOL

Dix-septième membre Gérard PIEL

Dix-huitième membre Aïcha SIF

Dix-neuvième membre  Alain BOLLA

Vingtième membre  Laurence VICHNIEVSKY

Vingt et unième membre  Philippe CHESNEAU

Vingt-deuxième membre  Sophie CAMARD

Vingt-troisième membre Jacques OLIVIER

Liste « La France change, notre Région doit changer aussi »

Vingt-quatrième membre Eliane BAREILLE

Vingt-cinquième membre Thierry MARIANI

Vingt-sixième membre Chantal EYMEOUD

Vingt-septième membre Bernard DEFLESSELLES

Vingt-huitième membre Dominique ESTROSI-SASSONE

Vingt-neuvième membre Gaston FRANCO

Trentième membre Arlette FRUCTUS

Trente et unième membre Richard GALY

Trente-deuxième membre Mireille BENEDETTI

Trente-troisième membre Jean CHORRO

Trente-quatrième membre Isabelle BOURGEOIS

Trente-cinquième membre Yannick CHENEVARD

Trente-sixième membre Nadine CABITEN

Trente-septième membre Olivier Audibert-TROIN

Trente-huitième membre Bénédicte MARTIN

Liste « Front National ».

Trente-neuvième membre Stéphane RAVIER

Quarantième membre  Joëlle MELIN

Quarante et unième membre Stéphane DURBEC

Quarante deuxième membre Marie-ClaudeAUCOUTURIER

Quarante troisième membre Gérald GERIN

Quarante quatrième membre Valérie LAUPIES

Quarante cinquième membre Frédéric BOCCALETTI

Quarante sixième membre Lydia SCHENARDI

Quarante septième membre Hubert DE MESMAY

Quarante huitième membre Elisabeth PHILIPPE

Région Paca: Michel Vauzelle réélu, lors d’une séance présidée par Jean-Marie Le Pen

 En PACA, Le Pen s’offre une tribune à l’assemblée régionale

Le Monde – 26/03/2010

Reuters/Jean-Paul Pélissier

Etre le plus âgé peut devenir un avantage politique. A 81 ans, Jean-Marie Le Pen a ainsi pu, vendredi 26 mars, devenir, l’espace d’une séance, président de l’assemblée régionale en Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est toujours au doyen d’âge d’une assemblée qu’est confiée la présidence de la séance inaugurale. Une occasion pour le leader du FN de faire parler de lui.

Le Front national était bien représenté pour cette séance, puisqu’il possède également dans ses rangs le benjamin de l’assemblée régionale, chargé du secrétariat lors des séances inaugurales : David Rachline, 23 ans, responsable des jeunesses Front national dans la région, et à l’origine de l’affiche anti-minarets utilisée par le FN durant sa campagne.

Selon La Provence, qui raconte sur son site le déroulement de cette matinée, Jean-Marie Le Pen s’est donc lancé dans un discours d’une vingtaine de minutes, où il a notamment fustigé le refus du socialiste Michel Vauzelle, réélu à la tête de la région, de débattre pendant la campagne au motif qu’il « refusait de parler à des fascistes et des fascisants ». « Le FN n’est ni fasciste, ni fascisant, M. Mariani non plus », a assuré M. Le Pen, avant d’évoquer l’abstention, qualifiée d’« asthénie civique grave ».

REUTERS/Jean-Paul Pelissier

Jean-Marie Le Pen a ensuite repris son credo habituel, parlant d’une France à la situation telle qu’elle risquait de déboucher sur « une guerre civile ». Et le leader du FN d’en conclure qu’en PACA comme ailleurs, « les temps qui viennent vont être périlleux ».

Un certain nombre de conseillers régionaux socialistes et Verts, qui avaient anticipé ce type de discours, ont alors brandi des pancartes « Liberté, Egalité, Fraternité ». Scandaleux, selon un conseiller régional FN, qui a demandé leur retrait, en appelant au règlement. Réponse d’un conseiller Europe Ecologie : « Ce sont les symboles de la République, ils ont leur place dans l’hémicycle. »

L’assemblée est ensuite passé au vote, dont Jean-Marie Le Pen a assuré le dépouillement. Avec 72 voix, Michel Vauzelle a été réélu président de région. Sans surprise.

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Conseil régional : « C’est peut-être un moment historique » (Vauzelle)

La Provence – 26/03/2010

Elu président de la région Paca, Michel Vauzelle vient de prononcer son discours d’investiture, faisant le choix de « parler debout » et « d’introduire une tradition » en passant l’écharpe aux couleurs de la région. Etre réélu est « un grand honneur, une charge immense et je la mesure », a-t-il commencé, « c’est aussi une grande émotion parce que peut-être est-ce la dernière fois qu’un président de conseil régional ouvre une mandature, c’est peut-être un moment historique », faisant allusion à la réforme des collectivités territoriales qu’il n’a pas manqué de regretter : « Je fais le serment de me battre contre la suppression des conseillers régionaux ».

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Les 14 vice-présidences

  PS EE FDG PACA
04 Christophe CASTANER     1
05 Joël GIRAUD     1
06 Patrick ALLEMANDPascale GERARD André ASCHIERI   3
13 Patrick MENNUCCIGaëlle LENFANT Annick DELHAYEJean-Yves PETIT Nathalie LEFEBVRE  5
83 Mireille PEIRANO     1
84 Jean-Louis JOSEPHCécile HELLE Anne-Marie HAUTANT   3
PACA 9 4 1 14

 

Régionales : Alfonsi et Mariani, présidents de groupe

La Provence – 25/03/2010

Robert Alfonsi pour le camp Vauzelle, Thierry Mariani pour le camp… Mariani. Le PS et l’UMP viennent de désigner leurs présidents de groupe politique au conseil régional. En revanche, les vice-présidents de la Région ne seront désignés que demain, en début de matinée.

Conseil régional : Le Pen pour ouvrir, Vauzelle pour conclure

La Provence – 25/03/2010

Demain, la première séance du Conseil régional servira notamment à élire le président et les vice-présidents.

Demain, la première séance du Conseil régional servira notamment à élire le président et les vice-présidents. Photo F.P.

Même s’il n’en est pas le président, Jean-Marie Le Pen réserve « une surprise du chef » pour la séance du Conseil régional de demain. À 81 ans, le leader du Front national profitera de son statut de doyen pour prononcer le discours d’ouverture de la nouvelle mandature. Fort de ses 22,8% des voix, au second tour dimanche, et de ses 21 élus, deux de plus qu’en 2004, le FN compte jouer les trouble-fête dans l’hémicycle. Où les 101 autres conseillers régionaux resteront attentifs. « Le Pen est élu comme tout le monde », remarque Thierry Mariani.

Arrivé avec 33% des suffrages, comme Renaud Muselier en 2004, et 30 élus (un de moins à cause de la répartition à la plus forte moyenne) celui qui menait la campagne de l’UMP devrait prendre la présidence du groupe, succédant à Bernard Deflesselles qui a assuré cette fonction pendant dix ans.

À gauche, une réunion de la majorité prévue cet après-midi devrait permettre de voir plus clair. D’abord sur la conduite à tenir face à Jean-Marie Le Pen. « Sortir de la salle quand il prend la parole serait lui faire une publicité trop importante », résume Jacques Olivier, actuel président d’un groupe Verts qui désignera ses nouveaux co-présidents après la séance.

« Cela dépendra des vice-présidences et des présidences de commission. » Destinée à élire le président du Conseil régional pour les quatre ans à venir – Michel Vauzelle (PS) devant l’être dès le premier tour de scrutin – cette plénière permettra en effet de nommer les quinze vice-présidents.

Parmi les 72 conseillers régionaux de la majorité (contre 73 avant), le PS en compte 45 et aura 9 vice-présidents, Europe écologie 18 (4 vice-pdts) et le Front de gauche 9 (2 vice-pdts). Cela aura aussi pour conséquence une redistribution des cartes, le groupe écologiste pesant plus qu’en 2004, (12 membres).

Une minorité qui lui permettra de mettre la pression sur son allié, même si, assure Patrick Mennucci (PS), « on a un accord politique. On discutera et la majorité se fera. » Un Patrick Mennucci qui ne prendra pas la présidence de son groupe.

François TONNEAU

« Sarkozy, plus on lui crache à la figure, plus il aime ça »

 

Remaniement : Thierry Mariani tacle Nicolas Sarkozy

La Provence – 24/03/2010

« On a l’impression que plus on lui crache à la figure, plus il aime ça! »... Rapporté par Libération, ce commentaire est signé Thierry Mariani et vise Nicolas Sarkozy, à propos du remaniement ministériel qui a vu entrer au gouvernement plusieurs personnalités de droite jusque-là très critique envers le président de la République comme François Baroin.

Le Canard enchaîné a une autre version de la charge de Thierry Mariani, encore plus saignante : « J’ai un gros défaut. J’ai toujours soutenu le Président. Il m’avait promis un secrétariat d’Etat à l’Intérieur ou aux Affaires Etrangères. Résultat : c’est Tron, qui lui a craché à la gueule, qui devient ministre. Plus tu lui craches à la gueule, plus il t’aime ! Je m’aperçois que, comme beaucoup d’autres, Sarkozy m’a pris pour un con. Je reste un con mais je sais ce qu’il me reste à faire ».

Tête de liste UMP pour les régionales en Paca, le député du Vaucluse est considéré comme un sarkozyste historique. C’est d’ailleurs le président de la République qui l’a désigné après la défection d’Hubert Falco. Durant la campagne, Thierry Mariani ne s’est jamais démarqué de Nicolas Sarkozy, alors que tout indiquait que cela compromettait lourdement ses chances de gagner l’élection.

F.G. 

 

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Mariani dans Libé ce matin « Sarkozy, plus on lui crache à la figure, plus il aime ça »

marsinfos – 24/03/2010

Il l’a super mauvaise Thierry Mariani contre Sarkozy. Il a de quoi. On s’en souvient c’est à Hubert Falco, maire de Toulon et Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants à qui Nicolas Sarkozy avait d’abord demandé de s’engager pour les régionales en Paca.  Falco en fin politique avait eu le nez creux et s’était bien courageusement défilé, entrainant la fureur de Sarko  » je saurai m’en souvenir, Falco s’est planqué » avait -il déclaré à l’époque, selon le Canard Enchainé.

(…)

Même si Mariani n’est pas un bleu en politique, et qu’il connait bien son Sarko, ça lui a fait mal, et du coup il s’est lâché le Thierry, il aurait déclaré hier selon Libération  » Sarkozy, on a l’impression que plus on lui crache à la figure, plus il aime ça ». Le Canard Enchainé de ce matin confirme  » J’ai un gros défaut. J’ai toujours soutenu le Président. Il m’avait promis un secrétariat d’Etat à l’Intérieur ou aux Affaires Etrangères. Résultat : c’est Tron, qui lui a craché à la gueule qui devient Ministre. Plus tu lui craches à la gueule, plus il t’aime ! Je m’aperçois que, comme beaucoup d’autres Sarkozy m’a pris pour un con. Je reste un con mais je sais ce qu’il me reste à faire ». Et Sarko ferait bien de se méfier, car comme disait Blier dans les Tontons Flingueurs  » les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».

Pierre BOUCAUD

Lire l’article en entier sur le site de marsinfos

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(a little bit more in english …)

French press review 24 March 2010

Rfi – 24/03/2010

Even masochism turns up in Libération. UMP member Thierry Mariani says of Sarkozy’s propensity to promote people who have criticised him, that one gets the impression that the more the president gets spat on, the more he likes it.

By Molly Guinness

Régionales Paca : les cinq fautes de l’UMP

La Provence – 23/03/2010

Désigné après la défection d'Hubert Falco, Thierry Mariani a eu du mal à mettre la machine UMP en marche. Photo Cyril Sollier

La région Paca faisait partie des objectifs de conquête de l’UMP. Raté, Michel Vauzelle est réélu et Jean-Marie Le Pen revient en force… Si cet échec s’explique par le contexte national, plusieurs fautes locales rendaient la mission quasiment impossible pour Thierry Mariani.

1/ Hubert Falco, désigné avant l’heure

Pour tout le monde, c’était lui le candidat. Durant des mois, le maire UMP de Toulon a été présenté comme le meilleur champion pour battre Michel Vauzelle. Nicolas Sarkozy lui-même est allé jusqu’à l’adouber publiquement lors d’une visite en Provence. Problème, Hubert Toulon n’avait pas dit oui. Et lorsqu’il a fini par accepter, les conditions posées par l’Elysée l’ont poussé à jeter l’éponge. Une défection catastrophique à moins de six mois de l’élection, alors que Michel Vauzelle et Jean-Marie Le Pen battaient déjà la campagne.

2/ Thierry Mariani, volontaire malgré lui

Sans répéter tout le feuilleton que le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a pour le moins compliqué, il est clair que le processus qui a mené à la désignation du député UMP du Vaucluse a laissé des traces chez les élus et les militants. D’autant qu’il était évident pour beaucoup que Thierry Mariani avait aussi peu envie de se lancer dans la bataille qu’il était convaincu de partir à la défaite. Pas très motivant… Autre handicap, choisir un élu venu du nord-Vaucluse plutôt que des Bouches-du-Rhône en général et de Marseille en particulier, là où l’élection se gagne ou se perd. Un point qui a été longuement évoqué en fin de semaine dernière lors d’une réunion qui rassemblait les principaux élus de la cité phocéenne…

3/ Le casse-tête des listes

Qu’elles auront été longues à constituer, ces listes… « Pendant deux mois, on a parlé que de ça », déplore un membre de l’équipe Mariani. Pour un résultat jugé plutôt décevant : peu d’élus implantés dans les territoires, du communautarisme à deux vitesses (pas de représentant des Arméniens…), d’incessantes bagarres avec les alliés du Nouveau centre et du CNPT (qui a fini par se retirer) qui s’estimaient mal traités, des UMP qui se jugeaient négligés comme dans les Hautes-Alpes…

4/ Où sont les « barons » de l’UMP ?

Certains ont fait le job, d’autres beaucoup moins… Voulaient-ils éviter de porter le poids de la défaite ? Toujours est-il que nombre de « barons » de l’UMP ont été étrangement absents durant la campagne, si ce n’est lors de la venue d’un ministre. D’autres se sont trompés d’élection, profitant pour afficher en vue des législatives, comme Dominique Tian à Marseille dont la circonscription a été récemment redécoupée. Il faut dire aussi que des erreurs diplomatiques ont été commises : par exemple, des visites de terrain ont été parfois organisées par l’équipe Mariani sans que soit avisé l’élu du cru.

5/ La stratégie des affaires ? Pschiiiiittttt !

Attaque principale contre Michel Vauzelle, l’enquête actuellement en cours sur des subventions versées à des associations bidons et qui auraient servi à pratiquer du clientélisme électoral à Marseille. Problème, si cet argument tenait lieu d’axe de campagne, il a été employé de manière détournée, quasi-subliminale. Si Thierry Mariani n’a eu de cesse de parler d’argent, il n’a pas porté ses coups franchement. En fait, il préparait le terrain, attendant un tacle judiciaire… qui n’est jamais venu. Un argument d’autant moins efficace qu’en fin de campagne, l’affaire Beausoleil sur la Côte d’Azur et la garde à vue du maire de Tarascon (qui a été précipitamment retiré des listes) ont coupé le sifflet à l’UMP.

Fred Guilledoux

Analyses et réactions (suite : 15 articles)

 

Victoire responsable

La Marseillaise – 22/03/2010

C’est un Michel Vauzelle heureux qui a été accueilli au son de « Bandera Rossa », à sa permanence. Photo ML THOMAS

Permanence de Michel Vauzelle. La satisfaction est grande chez les militants présents. Mais c’est avec sérieux qu’ils appréhendent ce nouveau mandat, du fait de l’abstention et du FN.

C’est l’attente dans la permanence de Michel Vauzelle. L’ambiance est plus tendue que la semaine précédente. Qu’ont fait les abstentionnistes du premier tour ? Certes, la victoire est annoncée, attendue, mais, tant que le résultat n’est pas là, la messe n’est pas dite. Premier résultat annoncé, l’Alsace, la droite l’emporte largement. Moment de flottement dans l’assistance. Il sera bref, très vite, les tendances sont annoncées. Pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la victoire est nette et sans bavure, les applaudissements éclatent. La satisfaction est là. Mais, aussi, quasiment dans le même temps, le sérieux, le sens des responsabilités. L’importance du vote Front national et de l’abstention font dire, quasi unanimement, que l’heure est au travail du fait de la situation sociale. Elle est d’autant plus grave que la réforme des collectivités territoriales entraînerait la perte d’autonomie financière et la compétence générale ce qui aurait pour effet de ne plus pouvoir venir en aide aux associations. Tragique pour la société, pain béni pour le FN.

Alors, finalement, c’est peut-être Sébastien Barles, Europe écologie, qui résume le mieux le climat : « Trois mots qualifient mon état d’esprit : humilité, car 3/4 des citoyens se trompent de colère en se réfugiant dans l’abstention ou en faisant le choix de voter FN. Deuxièmement : félicitation pour cette victoire démocratique, écologique et sociale. Enfin, troisième mot : responsabilité. »
Pour Jean-Jacques, « ce soir, c’est encore 22% pour Le Pen et je continue à trembler. C’est aussi 44% pour Vauzelle et 50% d’abstention. Est-ce que cela signifie un ras-le-bol des politiciens ou cela signifie-t-il un renvoi dans les cordes du gouvernement ? »
Garo Hovsépian (PS) se réjouit « de la victoire de Michel Vauzelle ». Il s’inquiète de l’abstention et du score du FN, tout en notant : « Dans les 13/14, je remercie les électeurs qui, massivement, ont soutenu Michel Vauzelle. »
Jocelyn Zeitoun (majorité sortante) considère : « Au-delà de la victoire, annoncée par les sondages mais qui devait se concrétiser dans les urnes, je suis extrêmement inquiet devant le score du FN. Nous sommes là devant une élection qui interpelle. Nous avons gagné, c’est bien. Mais dans quel état est le pays ? Et la réforme des collectivités, la suppression de la clause de compétence générale risque d’aggraver la situation. » Avi Assouli ne dit pas autre chose : « Le FN continue de m’effrayer. Alors, il nous faut travailler pour le peuple, pour les valeurs humanistes. »

Même tonalité chez Myriam Lamare : « Il va falloir mettre cette victoire au service des citoyens. » Fatima Orsatelli, elle aussi nouvelle élue, ajoute : « Face au vote FN et à l’abstention, nous allons devoir encore plus faire et faire savoir. » Pierre Semeriva, Europe écologie, s’inquiète de voir le FN avoir progressé entre les deux tours. Alors que, pour Marie-Arlette Carlotti, « un vrai espoir naît à gauche. Attention, tout n’est pas arrivé, mais les bases sont là. Ceci dit, je ne suis pas dupe, l’abstention et le FN s’adressent au pouvoir, mais aussi, un peu, à nous ».
Christian Pellicani (PC) s’inquiète de l’abstention, du vote FN, il considère : « Cette élection risque d’être le chant du cygne si les mesures concernant les collectivités territoriales sont adoptées. »
Frédéric Rosmini (PS) se projette : « Avec la réforme du scrutin, au lieu de la victoire de la gauche nous aurions dès le premier tour, un grand chelem de la droite. Et la perte de la compétence générale serait une catastrophe pour le corps social. »

Michel Caire

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Le FN gâche le triplé de Vauzelle

Slate.fr – 22/03/2010

Avec 44,1% des voix au second tour, le président socialiste sortant entame un troisième mandat, marqué par un recul de la droite et un regain historique du Front national.

Sans surprise mais sans panache. Dimanche soir, Michel Vauzelle a largement devancé son challenger UMP Thierry Mariani (33,02%). Dans l’ambiance très tranquille de son QG marseillais, place du 4-septembre, il n’a pas versé dans le triomphalisme, laissant la ferveur au Stade-Vélodrome, où l’OM a battu Lyon. Dominateur à Marseille ou Avignon, Vauzelle ne pavoise pas. Pendant quatre ans, l’ancien Garde des sceaux de Mitterrand sait qu’il devra se coltiner un FN puissant, qui a confirmé sa très grande forme avec 22,87% des suffrages.

Un score socialiste moins élevé qu’en 2004

Sur les 123 sièges du conseil régional, l’Alliance de l’olivier (PS-Front de gauche-Europe écologie) en remporte 72, soit un de moins qu’en 2004, l’UMP reste stable avec 30 élus et le FN en comptera 21, contre 11 actuellement. Au terme d’une campagne centrée sur la «résistance» à la politique du président Sarkozy, Michel Vauzelle réalise toutefois un score moins élevé qu’en 2004 (45,17%), malgré le report de voix de ses alliés d’entre deux tours, le Front de gauche (6,1% des voix) et Europe Ecologie (10,9% des suffrages). Le total théorique lui assurait 42,83% des suffrages. Avec 44,1% des voix, Michel Vauzelle n’a toutefois pas conquis les abstentionnistes, malgré un sursaut de quatre points de la participation en Paca (52,21%).

Qu’importe. «C’est toute la France des régions qui a dit non à la politique de Sarkozy, non à la destruction des libertés publiques et de la sécurité, s’est félicité Michel Vauzelle. La Provence n’est pas la propriété de la droite, mais une région de gauche.» Ne lui parlez pas de contre-performance par rapport à 2004. «Si le Front national n’avait pas, à cause de la droite, fait un score aussi préoccupant, nous aurions obtenu une plus large majorité», affirme Michel Vauzelle, qui fera de l’emploi et du logement ses priorités. De son côté, Laurence Vichnievsky, tête de liste Europe Écologie au premier tour appelle à «l’humilité»: «L’essentiel a été préservé grâce à notre rassemblement, il faut rester humble devant un taux d’abstention trop fort et un taux pour le FN trop fort également», a commenté la magistrate, pour qui la région devra «être très attentive à ces gestes de désespérance».

Le Pen guest star du conseil régional

Ironie du sort, vendredi, c’est le leader frontiste Jean-Marie Le Pen, élu le plus âgé (81 ans), qui conduira la séance d’investiture comme le veut la tradition. Et si Vauzelle rempile, le Front national est bien le vrai gagnant de ces élections régionales. Son score du premier tour (20,3%) avait étonné. Celui du second (22,8%), supérieur aux 21% obtenus en 2004 par Guy Macary, interroge alors que le parti avait été donné moribond après la présidentielle. Le probable report des voix issues de la Ligue du sud de Jacques Bompard (2, 69% au premier tour), n’explique pas tout. Jean-Marie Le Pen y voit «l’effondrement du sarkozysme».

Il est flagrant en Paca. «J’ai perdu et je l’assume», expliquait dimanche soir très tard Thierry Mariani, qui a mis un temps fou à commenter publiquement sa défaite. Nommé en urgence après le retrait du maire de Toulon Hubert Falco, le député UMP du Vaucluse, qui a fait campagne notamment sur la sécurité, n’aura pas réussi à mordre sur les terres du Front national, ni à convaincre un électorat de droite déboussolé. «Sur les marchés, les gens s’interrogeaient sur l’ouverture. Peut-être fallait-il expliquer les réformes qui se sont succédées depuis deux ans et demi», concède Thierry Mariani, pour qui «le contexte national fait que la France n’était pas prête à entendre» un message de mobilisation. Arrivé en tête au premier tour avec 26,6% de voix, il réalise le même score que le député Renaud Muselier en 2004, soit 33,8% des voix. Il se console en faisant les comptes. «Le PS baisse, le FN monte et nous, on reste stable.»

Estrosi battu dans son fief

Renaud Muselier voit dans le fort score du FN la marque d’une «exaspération» de l’électorat de droite: «Les gens se posent de vraies questions sur l’avenir du pays. Il y a un doute sur notre lisibilité. Nous sommes à mi-mandat. Il nous reste deux ans pour agir.» Reste que certains résultats sonnent comme une alerte. A Nice (Alpes-Maritimes), fief du ministre de l’Industrie Christian Estrosi, la gauche dame le pion à l’UMP avec 39,12% des voix contre 36,32% pour le parti présidentiel. «Ces mauvais résultats pour la majorité présidentielle appellent tous ses responsables et ses élus à de nouvelles initiatives en faveur des priorités réaffirmées par les Français, l’emploi et la sécurité notamment», estime le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Bref, une vraie remise en question.

Armelle Muraour

Photo: Jean-Marie Le Pen embrassé par sa petite fille Marion (à dr.) et une fan, le 21 mars 2010 à Nice. REUTERS/Eric Gaillard

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Régionales 2010 : national et international (7 articles)

  

Une «déculottée» analysée par la presse

Libération – 22/03/2010 

Revue de presse 

Les journaux français reviennent largement sur les élections. Morceaux choisis. 

La presse française constatait lundi que la «déculottée» du second tour des élections régionales, largement imputée à Nicolas Sarkozy, avait enfin fait sortir l’UMP du déni de réalité qu’elle avait montré au soir du premier tour, et qui lui a peut-être coûté cher. 

«La sanction du bilan de Nicolas Sarkozy, les doutes sinon les rejets de sa politique ne sont plus discutables», estime Patrick Apel-Muller dans L’Humanité 

Pour Le Figaro  (Etienne Mougeotte), cette défaite «va marquer un tournant dans le quinquennat de Nicolas Sarkozy», qui doit «envoyer des signaux forts» aux électeurs de droite, car ils «ont le sentiment d’avoir été laissés sur le bord de la route». 

Henri Gibier (Les Echos)  est du même avis: «Le grand défi de la rue de Solferino, (…) c’est de se donner un programme qui ne se résume pas à l’antisarkozysme». 

D’autant que grâce à cette victoire écrasante, «Martine Aubry fait désormais figure de leader de l’opposition et de présidentiable bien placée pour 2012» (Gérard Carreyrou, France-Soir ). 

Patrick Planchenault (Est-Eclair ) renchérit sur les «galons de présidentiable» gagnés par la première secrétaire du PS, tandis que Nicolas Sarkozy «sort affaibli de l’épreuve», ajoute Patrick Pépin (Nord-Eclair ). 

Evidemment, «rien sur le plan des institutions n’impose au chef de l’Etat de tirer des conséquences de ce vote», rappelle François Ernenwein (La Croix ). 

Mais ces «résultats envoient partout en France le même message et imposent au chef de l’État de le lire comme une sanction nationale et donc d’apporter des réponses aux inquiétudes des électeurs», martèle Daniel Ruiz (La Montagne ). 

«Après un échec aussi personnalisé, un remaniement de grande ampleur s’imposerait», mais «l’ajustement sera modeste», se désole Philippe Waucampt dans le Républicain Lorrain 

Car Nicolas Sarkozy a été «sanctionné» dans ce scrutin, assène Erik Izraelewicz dans La Tribune , «sur sa manière de décider» et «sur la direction prise». 

Dans Le Progrès de Lyon , Francis Brochet, toujours mordant, se moque de «l’hyperprésident» devenu «l’hyperperdant». Ses confrères ne sont pas moins acerbes envers «l’autiste de l’Elysée» (Libération Champagne , Jorge d’Hulst), jugé «autocratique, trop tourné vers (son) ego» (Le Télégramme,  Christine Clerc). 

Ouest-France  résume: «derrière le trompe-l’oeil des pourcentages» et l’abstention, «la gauche doit beaucoup sa victoire à la défaite de la droite». 

Du moins cette bérézina aura-t-elle permis de faire sortir l’UMP du «discours de refoulement des vérités du premier tour» et laisser la place «à plus d’humilité», relativise Jacques Camus (La République du Centre ). 

Dans la Presse de la Manche, Jean Levallois se souvient lui aussi de «l’extravagant numéro d’autiste des leaders nationaux de la majorité présidentielle» du 14 mars, qui «a abouti à renforcer la sanction» dimanche. 

Au final, «pour Nicolas Sarkozy, (…) les choses se compliquent singulièrement», constate Jacques Guyon (La Charente Libre). Car «dès maintenant s’ouvre le boulevard qui mène à la présidentielle et aux législatives» de 2012, rappelle Patrice Chabanet dans le Journal de la Haute-Marne. 

(Source AFP)  Lire la suite…