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La majorité broie du noir à l’approche du premier tour

Les Echos – 02/03/2010

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Alors que la campagne officielle a démarré hier, la droite espère mobiliser ses électeurs pour démentir les sondages, qui lui promettent une sévère défaite. Mais, sur le terrain, l’heure n’est pas à l’optimisme : « On rame. »

C’est la dernière ligne droite. Et celle, pour la droite, de la dernière chance. La campagne officielle ayant démarré hier, il reste moins de deux semaines à la majorité pour tenter de démentir les sondages, qui lui promettent une lourde défaite aux élections régionales. Le problème, c’est qu’elle ne sait plus trop comment s’y prendre, en dehors des appels à la mobilisation de son camp et de la dénonciation du bilan local de la gauche qui n’ont, pour l’heure, pas produit d’effets positifs. L’UMP et ses alliés, dont la stratégie d’union visait à être en tête le 14 mars pour créer une dynamique le 21, ont cédé au PS la première place dans les enquêtes d’opinion. Ils ne sont plus crédités que de 27,5 % (selon l’Ifop) à 29 % (selon le CSA) des intentions de vote au premier tour et sont même menacés, au second, de perdre l’Alsace et la Corse.

« La mayonnaise ne prend pas »

« La barre est difficilement redressable », s’inquiète un responsable du parti majoritaire. Sur le terrain, les candidats de la majorité répètent, comme pour mieux s’en convaincre, que la campagne démarre et que les sondages ne font pas l’élection. Mais, en réalité, beaucoup broient du noir. « La mayonnaise ne prend pas. Il n’y a aucune adhésion franche, mais des hésitations et presque un vote sanction parmi les électeurs de droite », soupire Arlette Grosskost, chef de file départementale dans le Haut-Rhin. Son homologue dans le Pas-de-Calais, André Flajolet, avoue une « incapacité à convaincre qu’il y a une autre route que la révolte ». Le député s’apprête à lancer une « vaste opération de mobilisation des troupes », mais il redoute, ce faisant, de « réveiller le camp d’en face ». « On rame vraiment », dit un autre.

« Des bêtises »

La majorité, qui entend toujours parler de l’affaire Proglio, pâtit d’abord du contexte économique, marqué par une hausse du chômage. Mais pas seulement. La poursuite de l’« ouverture », avec les nominations de Didier Migaud à la Cour des comptes et de Michel Charasse au Conseil constitutionnel, fait encore « grincer des dents » chez certains électeurs UMP, assurent plusieurs candidats. Il y a aussi les polémiques sur Georges Frêche en Languedoc-Roussillon et le socialiste Ali Soumaré en Ile-de-France. « Des bêtises qui nous ont rendu inaudibles et empêché tout débat de fond », s’énerve Raymond Archer, tête de liste dans le Limousin. Les candidats épinglent une autre « erreur » : la nationalisation initiale de la campagne et le choix d’envoyer une cohorte de ministres à la bataille. Ne pas avoir de membres du gouvernement en tête de liste en Paca n’est « clairement pas un handicap », explique Bernard Deflesselles, candidat dans les Bouches-du-Rhône.

Pour conjurer le sort, la majorité promet de mettre « les bouchées doubles » en insistant, comme Caroline Cayeux en Picardie, sur l’enjeu local de l’élection. Ce qui n’a pas empêché François Fillon, en meeting hier à Metz, de donner une couleur nationale au scrutin en critiquant la gauche, qui n’a « aucun projet national » à opposer aux réformes de son gouvernement.

PIERRE-ALAIN FURBURY, Les Echos

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